Après avoir reçu Aude Gogny-Goubert de la série Vestiaires Libérés, nous accueillons aujourd’hui Johann Dionnet, l’un des comédiens de cette web-série. C’est fidèle à lui-même et avec beaucoup d’humour qu’il partage avec vous son regard sur la série. Découvrez sans plus attendre son interview !
Vestiaires Libérés: "Rire avec la personne et non de la personne"

Racontez-nous votre parcours avant d’intégrer Vestiaires Libérés ?

Il y a 6 ans, j’ai débuté dans ce milieu en travaillant pour un metteur en scène qui mettait en scène des classiques pour la famille les après-midi. Les spectacles étaient ouverts à tous pour rendre accessibles et compréhensibles des chefs-d’œuvre littéraires.

Par la suite, j’ai eu l’opportunité d’intégrer un petit club-théâtre aussi connu sous le nom de : « La troupe à Palmade ». Réputée pour son exigence, j’ai beaucoup appris du métier de comédien durant ces années !
Après tout s’est enchaîné très vite…

Entre nous, vous vous êtes retrouvé dans cette web-série par hasard, non ?

Entre-autre ! Maxime Potherat, l’un des réalisateurs de Vestiaires Libérés, m’a trouvé grâce à la troupe et m’a demandé de travailler avec lui sur un pilote de « Les Dieux des Hommes ». Après une longue réflexion de quelques heures j’ai accepté.

Jules Thenier, l’autre réalisateur de la web-série, m’a auditionné pour un court métrage qu’il réalisait, c’est comme ça qu’on s’est rencontré. Et j’ai pas hésité longtemps avant de lui dire oui pour la série !

Jouer dans une série avec des Handi, le rôle de votre vie ?

Pour être honnête, je n’ai eu aucune appréhension ou crainte de jouer avec des personnes en situation de handicap. J’avais déjà travaillé dans un centre de myopathie donc j’étais, en quelques sortes, « habitué » et j’ai abordé ce tournage de façon sereine.

Ce sont des acteurs comme tous les autres, à aucun moment je me suis dit qu’ils pouvaient être différents. Pour que le sketch fonctionne, il est important d’établir de bons rapports entre tous les comédiens et s’ils sont là c’est qu’ils savent rire de leur handicap.
En fait, je suis persuadé que le meilleur moyen de les considérer comme égaux c’est de rire de tout avec eux.
Vestiaires Libérés: "Rire avec la personne et non de la personne"

Vestiaires Libérés a fait le pari audacieux de miser sur l’humour et la dérision pour changer notre regard sur le handicap. Quels ont été les retours du public ?

J’ai une petite anecdote à ce sujet. Lorsque j’ai montré un épisode à ma mère elle s’est, dans un premier temps, trouvée vraiment mal-à-l’aise face à cet humour. Elle s’est « forcée » à regarder et finalement elle a bien rigolé.

Ce qui gêne les personnes dans le handicap c’est d’imaginer la différence physique et de se dire que si on était à leur place, on en baverait. C’est ce mélange de pitié, de compassion que les auteurs de Vestiaires Libérés veulent effacer.

Cette web-série place, de mon point de vue, l’humour comme un vecteur de fraternité. Il faut rire avec la personne et non de la personne. A partir de là, les retours ne peuvent qu’être bons.

Selon vous, quels sont les moteurs de la réussite de cette série ?

Ce sont surtout les moteurs des fauteuils roulants (rires). Non, ce que je veux dire par là c’est que le jeu des acteurs est vraiment bon. Il s’accompagne aussi de textes rédigés avec finesse permettant de créer des situations vraiment ironiques.

Je pense aussi que c’est très intelligent d’avoir transposé la série sur différentes époques, de remodeler l’histoire. Les personnes, de primes abords frileuses face à ce type d’humour, ont plus de facilité à se prendre au jeu lorsqu’on parle d’événements passés.

Si vous deviez choisir un seul personnage de la saison 2, lequel serait-il ? Pourquoi ?

Objectivement ? La Vénus de Milo (rires). On a beaucoup rigolé en le tournant et je pense que ça se ressent lorsqu’on le regarde.

Plus sérieusement, celui de Napoléon est dans mes favoris. L’idée même d’imaginer cet empereur français avec un handicap m’amuse vraiment.
Vestiaires Libérés: "Rire avec la personne et non de la personne"

Si Vestiaires Libérés devait continuer sur une troisième saison, que souhaiteriez-vous ?

Bon, soyons clairs, je serai très cher (rires).

Je pense que pour une sensibilisation encore plus efficace, il faut miser sur des guests connus de tous. Selon moi, les acteurs populaires ont aussi une sorte de responsabilité civique. Ils ont le « pouvoir » de toucher une large audience en plus de savoir nous faire rire.

Un petit mot pour nos lecteurs ?

Riez de tout parce que nous ne sommes personne. Amusez-vous des gens, essayez d’apprendre à les connaître sans vous arrêter aux apparences.

Vous souhaitez faire passer un message à Johann Dionnet ? Dites-nous tout !

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