François MALLET, comédien et patineur artistique, nous invite à plonger dans un univers peu exploré, celui des troubles psychiques. Diagnostiqué cyclothymique il y a sept ans, il a choisi d’en rire à travers son spectacle « Heureux soient les fêlés ». À la croisée de l’autofiction et du stand-up, il raconte avec sensibilité et humour un parcours marqué par la bipolarité. Dans cette interview pour Talentéo, François revient sur son cheminement artistique et son engagement pour rendre visible les troubles psychiques.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m’appelle François MALLET, je suis comédien et patineur artistique. Il y a sept ans, après de longues dépressions et une phase hypomaniaque, j’ai été diagnostiqué cyclothymique, une forme « atténuée » de bipolarité.

Vous êtes concerné par un trouble psychique et avez décidé d’en rire. Pourquoi ? Quel a été le déclencheur ?

Tout simplement parce que je trouve qu’il y a matière à rire. Boris Vian disait que « l’humour est la politesse du désespoir », et je trouve cela très juste.

Même au plus mal, je riais au milieu de mes pleurs, de mes angoisses et de mes questions existentielles. Il m’a semblé évident de retranscrire ce monde complexe et entier sur scène.

Après le premier confinement en 2020, alors que je jouais un spectacle autour de la sensibilité, j’ai compris que le vrai sujet était la santé mentale et la psychiatrie. J’ai donc bifurqué vers ce nouveau spectacle.

Comment avez-vous écrit votre spectacle ? Quelles en ont été les inspirations ?

C’est un spectacle très autobiographique, proche de l’autofiction. Il s’inspire de mon parcours, mais aussi des personnes qui l’ont jalonné : mes parents, mes psys, mes professeurs de patinage, mes amis, mes amours… et toutes celles et ceux rencontrés dans les moments de désespoir. Il y avait beaucoup de matière, alors j’ai fait le tri pour en extraire le plus croustillant.

Comment a-t-il été reçu ?

Très bien, et rapidement. J’ai eu des doutes au début en me disant « qui rira d’un spectacle sur la psychiatrie ? », mais je me suis fait confiance. J’ai réalisé que beaucoup de gens peuvent s’y reconnaître, car nous sommes de plus en plus concernés par la santé mentale.

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Quelle est la suite ?

Je compte jouer Heureux soient les fêlés pendant plusieurs saisons encore. Le public est de plus en plus nombreux, les retours sont unanimes, donc je me sens porté. L’objectif est de toucher encore plus de personnes et d’emmener le spectacle dans de grandes salles, car le sujet et la mise en scène le méritent.

Pourquoi est-il important, selon vous, de rendre visibles les troubles psychiques ?

Si on n’en parle pas, ces sujets restent invisibles. Une personne sur dix fera un épisode dépressif au moins une fois dans sa vie, et la dépression sera la première cause d’invalidité professionnelle d’ici 2050. C’est demain.

La psychiatrie manque cruellement de moyens, et c’est révoltant. Mon spectacle parle du trouble bipolaire, mais il existe une grande diversité de troubles psychiques. Il faut plus d’artistes pour en parler !

Quel message souhaitez-vous passer à nos lecteurs concernés par ces handicaps ?

Les troubles psychiques sont des particularités de nos personnalités. Ils n’ont pas à être cachés, et nous devons en être fiers. Ils font partie de nous et peuvent même nous rendre heureux si on apprend à les apprivoiser.

Et à ceux qui les découvrent à travers cette interview ?

Ne nous considérez pas comme des personnes à part. Nous sommes, tout simplement.

Le spectacle Heureux soient les fêlés de François est une ode à la résilience et à la santé mentale. Si vous êtes en région parisienne, rendez-vous tous les mardis jusqu’au 7 janvier au Théâtre Le Métropole !

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