Troubles dys et écoles d’ingénieurs, alliance impossible ? Pas pour l’ENSEA avec qui notre partenaire @talentEgal mène des actions concrètes de sensibilisation et d’intégration. Nous avons rencontré Vincent Merval, Adjoint de Direction au sein de l’établissement !
L’ENSEA sensibilise régulièrement ses étudiants et ses enseignants aux troubles DYS. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces actions ?
L’ENSEA a cette particularité qu’en plus d’être une école d’ingénieur, elle est également un centre d’examen pour les concours d’entrée. Lors de leur inscription à ces épreuves, les candidats peuvent déclarer leur trouble dys dans le formulaire, et le constat est sans appel : ils sont très nombreux. Cela nous montre chaque année que, d’une part, le handicap n’arrête pas le parcours d’étude, mais également qu’il est essentiel d’accueillir ces jeunes dans un environnement adapté dès leur examen d’entrée.
C’est ainsi que nous mettons régulièrement en place des actions de sensibilisation auprès de nos étudiants et de notre personnel. Notre objectif est de montrer que les troubles dys ne sont pas une fatalité, mais surtout qu’il existe de nombreux outils de compensation ou d’accompagnement. L’association @talentEgal en est d’ailleurs un et c’était une évidence d’y adhérer.
Chaque année, en janvier, nous organisons une semaine thématique pour sensibiliser étudiants et personnels sur des sujets de santé . En 2019, nous l’avons axée sur le handicap en intégrant une journée spécifique dédiée aux troubles dys animée par @talentEgal. En parallèle, nous avons organisé des séminaires pédagogiques au printemps auprès du corps enseignant avec le concours d’une professionnelle de l’INSHEA. Ainsi, nos professeurs ont pu découvrir des outils qu’ils ont pu mettre en place de manière très opérationnelle auprès de nos étudiants.
Quelles sont les difficultés pouvant être rencontrées par les étudiants concernés par des troubles dys dans l’enseignement supérieur ?
Il y a tellement de cas possibles qu’il est difficile d’être exhaustif. Néanmoins, l’expérience nous permet de constater que les problèmes rencontrés concernent beaucoup la lecture, rendue d’autant plus difficile à cause de l’utilisation de mauvaises polices de caractère, ou de manques de contrastes. Les sujets d’examens sont également souvent imprimés sur des feuilles trop petites. Enfin, les étudiants concernés par les troubles dys peuvent avoir besoin de plus de temps pour se concentrer sur la problématique posée.
Quelles adaptations pédagogiques peuvent-être mises en place ?
A l’ENSEA, nous mettons en place des adaptations, tout simplement. Cela passe par l’octroi d’un tiers-temps, l’impression des sujets sur un format plus grand ou en version électronique sur tablette, par l’utilisation de polices adaptées, mais les adaptations doivent être plus que pédagogiques !
Au-delà de ces sensibilisations, comment l’ENSEA agit pour l’inclusion d’étudiants en situation de handicap ?
Au sein de l’ENSEA, nous pouvons compter sur deux référents dédiés au handicap : l’un pour les étudiants et l’autre pour le personnel. Ce sont des professionnels qui agissent au quotidien pour sensibiliser et aménager notre environnement. D’ailleurs, l’établissement s’est lancé dans un grand chantier pour rendre accessible son site. Si nous sommes soumis à une obligation légale, nous avons poussé un peu plus loin que le prévoit celle-ci.
En parallèle, de nombreux projets portés par nos étudiants ont pour objectif de contribuer à améliorer le quotidien des personnes en situation de handicap. C’est le cas notamment de Polysens, une console de jeu pensée pour les personnes ayant un polyhandicap. Une innovation qui a d’ailleurs été primée lors du Défi H !
Nous organisons également régulièrement des hackathons dans lesquels nous injectons une dimension handicap. Par exemple, cette année nous avons abordé la thématique « transport du futur et accessibilité ». Plutôt que de traiter le sujet de la mobilité de manière simple, nous avons préféré lui lier une dimension « accessibilité ». L’objectif : que chaque projet porté par nos étudiants profite à tous !
Quel message souhaitez-vous passer aux élèves en situation de handicap qui hésitent à se lancer dans un cursus d’ingénieur ?
Osez ! Osez candidater, oez venir lorsque vous réussissez les concours d’entrée ! Les adaptations existent et elles sont souvent faciles à mettre en place. Je dirais même qu’en poussant la porte de nos établissements, c’est vous qui aidez les personnes valides. En effet, de nombreuses adaptations profitent à tous par effet ricochet. Nos professeurs le constatent au quotidien !
Vous êtes en situation de handicap et souhaitez rejoindre l’ENSEA ou cherchez un parcours en ingénierie ?
Contactez l’association @talentEgal !
Partenariat
© 2024 Talentéo. Toute reproduction interdite sans l’autorisation de l’auteur.