Vous êtes atteint d’anxiété ou de troubles phobiques ? Un de vos collègues ou collaborateurs en est atteint ? Témoignages et conseils pour partir du bon pied ! Régulièrement, notre série Travailler avec un collègue… se penche sur un état de santé posant parfois problème au travail. Comment contourner ces freins au bon fonctionnement d’une équipe ? C’est que nous tenterons de découvrir aujourd’hui au sujet de l’anxiété et des troubles phobiques.
Ne l’oublions pas, chaque handicap reste unique. Talentéo pense que sensibiliser au handicap dans l’emploi revient à comprendre que chaque collaborateur est différent. Le handicap reste avant tout un ensemble de symptômes qui peuvent éventuellement poser problème au travail, mais seulement si on n’a pas trouvé les solutions pour aménager un poste ! Parfois, il faut se reconvertir, et trouver un poste qui permet à chacun d’exprimer le meilleur de soi. C’est pour cela qu’on parle de situation de handicap.
Travailler avec une personne souffrant d’anxiété, ou de troubles phobiques ne sera donc pas identique selon les cas. Nous avons la chance d’avoir aujourd’hui un contributeur concerné par ces symptômes.
Pour Serge : « la phobie est l’exacerbation d’une hypersensibilité. Cela a cristallisé lors d’un projet où je m’étais engagé sans compter : le projet a obtenu un Prix Institut de France mais j’ai été écarté par des personnes « carriéristes », sommées depuis de démissionner. De là, je suis devenu veilleur web, donnant la parole à tous ceux qui construisent. J’ai trouvé de l’aide et compris comme la bienveillance d’autrui est importante. »
Il revient sur son expérience et donne ses conseils.
Les couacs possibles
1 : La bête noire des anxieux et/ou phobiques
J’ai parfois été déstabilisé par les jeux de pouvoirs donnant lieu à ce qu’on peut appeler l’intrigue. Certaines personnes en effet ont tendance à « utiliser » autrui à leurs strictes fins personnelles. Ces personnes agissent non pas en se valorisant sainement, de par leurs qualités, mais en faussant les rapports. Autrement dit, elles peuvent contribuer à la peur sociale que nous ressentons tous et toutes. Or un phobique y est sensible…
2 : Le recrutement
Un phobique est une personne chez qui l’anticipation est une période intense, avec une imagination à l’œuvre fertile et fiévreuse. Le risque est que l’anticipation devienne négative et de se voir surtout avec des défauts, entraînant une « fatigue » comme s’il y avait sur-entraînement. Le recrutement peut alors apparaître comme une compétition qui ne se jouera que sur des savoir-faire, en oubliant le savoir-être qui est une clef majeure…
3 : L’entretien d’embauche
Un entretien a ceci de singulier que tout semble s’y jouer avec comme possible un hypothétique « effet malchance ». C’est un moment qu’il faudrait aborder de la façon la plus sereine possible – ceci étant bien sûr relatif. De là, le phobique, qui pense et anticipe beaucoup, risque d’être trop tendu pour manifester ses qualités…
4 : L’intégration dans une équipe
A l’image du moment-clef exacerbé par l’entretien d’embauche, l’intégration dans une équipe comporte elle aussi l’hypothétique effet malchance. Il y a, là aussi, la sensation d’un enjeu pouvant faire réagir de manière crispée à ce qui sera par exemple un « test » de la part d’une équipe. Ceci dit, les récentes occasions que j’ai eu de m’intégrer dans une équipe ont toutes été des réussites – et ce à moyen et long terme, lorsque s’instaurent des rapports constructifs, voire conviviaux…
5 : La collaboration à long terme
La collaboration à long terme est la clef de voûte pour un phobique ; cette collaboration suppose en effet que soient dépassés les a priori entre les personnes et que puissent se tisser des liens concourant à la co-construction, à l’épanouissement…
6 : Le stress de l’équipe
On pourrait définir le phobique comme étant une personne avec un « quotient émotionnel » très élevé et ce qui peut se révéler une force – en termes de positivité, de persévérance – reste cependant une fragilité : la gêne, ce seront alors les périodes de trop grand stress lors desquelles certains se déchargent de leur tension, que le phobique prend pour lui…
Les solutions
1 : Solutionner le relationnel
Solutionner les répercussions sur le relationnel passe déjà par une attitude en amont consistant à avoir une bonne hygiène de vie afin de faire face aux affects. Cela comporte l’exercice méditatif recommandé de façon universelle par tous les coachs et thérapeutes, sans exception. Concrètement, l’esprit méditatif – qui apporte une connaissance de soi – permettra de faire tampon si nécessaire. Enfin, une attitude sincèrement « amicale » peut apporter le liant qui est autant que possible le garant du lien…
2 : Prendre conscience de ses points forts
Étant plus jeune, je ne vivais que les « défauts » du fait de présenter une hypersensibilité. J’étais dedans, je subissais. De là : soit je jugeais les attitudes plus rudes que la mienne, soit je me jugeais de façon péjorative…
Aujourd’hui, j’ai conscience de mes points forts. J’ai acquis un mode de pensée que je crois être vraiment constructif. Les particularités de la sensibilité se trouvant à la base de la phobie me semblent ainsi être des qualités. Elles ont pour base le sérieux : esprit d’analyse, ténacité, désir de co-construction, esprit de synthèse…
3 : La clef, Dire le handicap et avoir la chance d’être entendu
Dire ce handicap est crucial. Il est invisible et ses manifestations sont souvent cachées par le porteur lui-même, ce qui crée le risque d’un double biais. Un meneur d’équipe risque sinon de confondre « timidité » et peur d’agir, sensibilité et sensiblerie, lenteur apparente et inertie.
La clef est donc de se dire afin que puisse s’établir un climat de confiance. Être entendu sera le pas fait par l’autre – non par misérabilisme ou dans une perte d’ascendant s’il s’agit du décideur – mais montrant que l’autre dépasse lui aussi cette petite crainte sourde provenant du fait qu’il a « senti quelque chose »…
Vous êtes atteint(e) d’anxiété ou de troubles phobiques et vous travaillez ? Votre collègue ou collaborateur en est atteint(e) ? Vous vous demandez si c’est le cas et voulez en parler ? La parole est à vous !
Il témoigne !
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