L’endométriose touche 10 % des femmes. Malgré ce chiffre impressionnant, cette maladie reste assez méconnue. Les femmes atteintes sont souvent victimes de nombreux préjugés et peuvent d’ailleurs être victimes de discrimination et d’incompréhension. Comment travailler avec une collègue atteinte d’endométriose ? Alors que la semaine d’information et de prévention sur l’endométriose débute, nous revenons sur ce qu’implique la maladie et les solutions qui peuvent être mises en place pour les femmes concernées.
Qu’est-ce que l’endométriose ?
L’endométriose est une maladie chronique féminine. Elle est directement liée au cycle hormonal féminin et peut apparaître n’importe quand dans la vie d’une femme : de la puberté à la ménopause, après ou avant une grossesse, etc.
Normalement, lors du cycle menstruel, l’endomètre, la paroi interne de l’utérus, s’épaissit pendant l’ovulation. Si l’ovule n’est pas fécondé, cette couche vient se détacher sous forme de saignements. C’est à ce moment-là que les règles arrivent.
Une femme atteinte d’endométriose va vivre ce cycle différemment. Dans son cas, les cellules de l’endomètre peuvent migrer vers différentes zones de l’appareil génital féminin. Ces migrations provoquent des lésions très douloureuses et laissent des séquelles sous forme de cicatrices. Ainsi, chez la plupart des femmes, cela se traduit par des douleurs durant les règles, les rapports sexuels et peut provoquer des douleurs pelviennes.
Quels sont les impacts de la maladie au quotidien ?
Cela implique un mode de vie parfois très compliqué. 70 % des femmes souffrant d’endométriose ressentent des douleurs très vives, difficilement supportables pendant leurs menstruations.
Les symptômes sont très variables d’une femme à une autre et même parfois d’un cycle menstruel à un autre. Cela contribue au fait qu’il est parfois difficile d’obtenir un diagnostic, même auprès d’un gynécologue. Certaines femmes vivent avec la maladie sans s’en rendre compte, minimisant parfois leur propre souffrance, car la maladie reste peu connue.
Pourtant, les douleurs pelviennes sont telles qu’il devient difficile de se déplacer ou même de bouger, et que la fatigue s’intensifie. Cela peut s’accompagner d’autres signes difficiles à vivre :
- migraines ;
- douleurs pendant les rapports sexuels ;
- infertilité.
Quels accompagnements sont nécessaires pour une personne atteinte d’endométriose ?
Pour travailler dans de bonnes conditions avec une collègue atteinte d’endométriose, il est bon d’en apprendre plus sur la maladie et ce qu’elle implique dans le quotidien des personnes atteintes. En effet, beaucoup de femmes témoignent et avouent se sentir incomprises, rejetées. Et pour cause, il y a une forme de tabou autour de cette maladie.
Il faut prendre en compte qu’une personne ayant l’endométriose le découvre souvent sur le tard. L’attente, l’incompréhension, puis le diagnostic, reste éprouvant. Ensuite, un accompagnement est nécessaire et les traitements divergent d’un cas à l’autre.
Un suivi psychologique peut permettre de mieux gérer :
- la lutte contre la douleur ;
- les jugements de la part d’un entourage parfois mal informé ;
- le passage par la case des méthodes de procréation médicalement assistée (PMA), dans le cas où cette femme a des problèmes de fertilité et voudrait tomber enceinte.
Quels aménagements est-il possible d’envisager au travail pour accompagner une collègue atteinte d’endométriose ?
Le mi-temps thérapeutique
Le mi-temps thérapeutique est tout à fait envisageable après avis du médecin conseil de la Sécurité Sociale. Avant tout, vous devez en discuter avec votre médecin traitant afin de voir s’il est possible de le mettre en place. Néanmoins, l’employeur doit donner son accord.
Le télétravail
Encore une fois, il reste à négocier avec l’employeur. De nos jours, avec l’avancement des mesures permettant le télétravail dans les entreprises, c’est peut-être l’une des solutions les plus accessibles. En effet, il permet à l’employée d’éviter la fatigue des trajets, les facteurs aggravants tels qu’une mauvaise posture, le stress, etc.
Les seules conditions à réunir sont les suivantes :
- la collaboratrice doit être disponible et respecter les plages horaires établies ;
- l’employeur peut inspecter à tout moment le travail accompli durant les temps de télétravail.
La RQTH
Il est aujourd’hui possible de demander une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) lorsque vous êtes atteintes d’endométriose. Ainsi, la maison départementale des personnes handicapées (MDPH) pourra vous délivrer cette RQTH. Elle se basera sur la nature et le taux d’incapacité pour déterminer si vous pouvez avoir accès temporairement ou définitivement à cette reconnaissance. La RQTH pourra alors vous permettre d’accéder facilement à des aménagements du poste de travail.
N’hésitez pas à vous rapprocher de la médecine du travail pour en discuter ensemble.
La communication
Enfin, la communication est le moyen le plus essentiel pour s’adapter à cette situation : . Si une collègue se confie à propos de sa pathologie, c’est qu’elle a peut-être besoin d’être entendue. L’employeur doit aussi être à l’écoute afin de pouvoir rebondir en proposant des solutions adaptées.
Il est tout à fait possible de se faire aider par le pôle des ressources humaines si besoin. Leur rôle est de faire le pont entre la collaboratrice, l’employeur et ses collègues. Par exemple, les ressources humaines peuvent mettre en avant des supports de communication qui permettent d’en apprendre plus sur la maladie. Cela contribue à diffuser des informations qui permettent à tout le monde de mieux comprendre les tenants et aboutissants.
Et vous, comment avez-vous vécu votre endométriose au travail ? Si le cœur vous en dit, vous pouvez partager votre parcours sur les réseaux Talenteo. Le partage contribue à lever les tabous sur cette maladie encore trop souvent méconnue dans le monde du travail !
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