Le 14 février 2018, Zoé présentait son premier ouvrage « Métro, Boulot, Gogo ». Deux ans plus tard, Talentéo l’a retrouvée avec un nouveau projet : la sortie d’un deuxième roman. « Rue des Boulets » est le mix parfait entre réflexion et confession sur la vie de l’illustratrice, mère de Rose, une adolescente en situation de handicap.
Quelles ont été les retombées de votre premier livre « Métro, Boulot, Gogo » sorti le 14 février 2018 ?
« Métro, Boulot, Gogo » est avant tout une auto-édition qui a vu le jour grâce à un financement participatif sur Ulule. À partir du moment où les fonds ont commencé à être présents, j’ai pu m’amuser avec les cinq années d’illustrations déjà existantes sur mon blog. Avec l’aide d’Ulule, j’ai donné vie à cet ouvrage qui dépeint mon quotidien drôle et souvent hors normes avec Rose.
Globalement, les retombées ont été très positives. Les gens étaient amusés de voir comment le handicap peut être dédramatisé. L’objectif était de donner l’autorisation de rire de choses qui ne sont pas drôles. Aujourd’hui, lorsqu’on me demande des nouvelles de Rose, c’est positif et non plus dramatique.
Les critiques presses soulignent votre « désir d’inscrire le handicap dans la banalité du quotidien ». Quel regard portez-vous sur cette observation ?
C’est tout à fait vrai. Dans les faits, j’ai envoyé le livre au culot. Ça a fonctionné. L’objectif est vraiment de pouvoir vivre une vie normale, et surtout de sortir des visions négatives liées au handicap. Je souhaitais avant tout montrer que mon quotidien n’avait finalement pas beaucoup de différences face au reste du monde.
Quel moment résume le mieux votre expérience avec ce premier livre ?
Je dirais la soirée de lancement ! Nous avions organisé un vernissage dans le 17e arrondissement de Paris. Je pensais signer trois bouquins et plier bagage à 21h. Résultat, à minuit nous étions toujours là ! J’ai choisi de mettre en avant ma fille, de l’entraîner dans cette aventure pour rendre notre monde meilleur. Je suis ravie de pouvoir vulgariser le concept de vie dramatique lorsque l’on a un enfant en situation de handicap et changer ça en quelque chose de positif.
Lors d’une première interview pour Talentéo vous souhaitiez « dédramatiser le handicap, cantonné dans les domaines de la pitié, de l’associatif ou du voyeurisme ». Votre observation a-t-elle évolué aujourd’hui ?
Aujourd’hui, je constate une véritable amélioration dans le regard des autres. Globalement, je trouve de plus en plus de bienveillance. Les personnes que je rencontre me posent des questions au sujet du handicap de Rose et s’y intéressent.
Votre nouveau roman, « Rue des Boulets », paraît aujourd’hui. Pouvez-vous nous expliquer la naissance de votre deuxième ouvrage ?
La création de « Rue des Boulets » s’est faite grâce à la maison d’édition Héliopoles. Celle-ci m’a approché via mon blog. Notre première rencontre a eu lieu autour d’un déjeuner et tout est allé très vite. Un des points fascinants dans cette aventure est de livrer un roman écrit et non graphique. J’ai dû sortir de ma zone de confort. Cela m’a pris une année, et toute la maison d’édition m’a aidée.
Quelle direction avez-vous prise dans ce nouveau livre ?
« Métro, Boulot, Gogo » c’était la sélection de petits moments de vie avec ma fille Rose. Dans « Rue des Boulets » je raconte l’envers du décor. Il s’agit d’une auto-fiction qui commence en 2000 jusqu’à aujourd’hui. L’idée était de jalonner les chapitres entre les choses positives de ma vie et les échecs personnels et professionnels que j’ai traversés au fil des années. Je mets en avant une nouvelle facette de ma vie.
Le titre est original, pourquoi ce choix ?
Un jour, j’attendais le métro (à Paris) et sur le quai, je méditais sur le comportement de tous les protagonistes de ma vie : parents, enfants, agent, clients, ex-mari. Je lève la tête et je vois le nom de la station en énorme au-dessus de moi : quel super titre de roman ! Il ne restait plus qu’à l’écrire ….
Le handicap fait-il son apparition dans cette nouvelle création ?
Oui totalement. L’idée est d’aller plus en profondeur sur les actes parfois difficiles de la vie. J’aborde beaucoup de choses, par exemple la naissance et l’annonce du handicap. Je raconte aussi les premiers rendez-vous pour la prise en charge de ce dernier, avec mon ressenti et ma perception de l’époque.
Quel est votre objectif avec « Rue des Boulets » ?
L’objectif de ce roman était d’abord la rédaction. Je souhaitais répondre à ce challenge qu’est l’écriture d’un livre. Il faut savoir que sur mon blog je suis très familière, c’est facile pour moi car je raconte mon quotidien sans filtre. Ici, l’exercice était vraiment plus profond et complètement différent de mes habitudes. Autrement, je n’ai pas d’objectif face aux lecteurs, ce sera reçu comme ça doit être reçu ! (rires)
Rue des Boulets est disponible dès aujourd’hui ! Partagez cet article sur Facebook, Twitter, ou LinkedIn ! N’hésitez pas à découvrir les illustrations de Zoé et toutes ses aventures sur son blog !
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