Odiora est une entreprise spécialisée dans la création de bijoux pour appareils auditifs et implants cochléaires. Durant cette période de confinement l’équipe d’Odiora garde le sourire et s’adapte pour proposer de nouvelles solutions pour l’inclusion. L’entreprise lyonnaise travaille une version française des « masques visières », pour pouvoir lire sur les lèvres, en respectant les règles Afnor. Rencontre avec Bruno Savage, directeur général et Nathalie Birault, fondatrice de la marque.
Odiora a décidé de faire évoluer son activité pour la création de masques adaptés aux personnes sourdes et malentendantes. Pour quelles raisons ?
Bruno : Cette décision vient à la fois d’une contrainte et d’un souhait de notre part, en cette période unique et si difficile. Nos bijoux ont vocation à aider nos clients à mieux vivre leur appareillage au quotidien, à créer du lien avec les autres. Dans un contexte de confinement, ce n’est évidemment pas un achat de première nécessité.
De plus, les ateliers à qui nous confions l’assemblage de nos bijoux ont dû fermer aussi. Par chance, nous avons fait le choix de construire un petit stock de produits. Cela nous permet de traiter les commandes que nous recevons, maintenant que les bureaux de Poste ont rouvert.
C’est un souhait également. Nous voulons contribuer à l’élan de solidarité, participer aussi activement que possible à faire avancer les choses. Vaincre ce virus et que chacun puisse reprendre une vie aussi normale que possible, aussi vite que possible.
Au lieu d’attendre que le confinement se termine, nous avons décidé de nous adapter, de déceler une opportunité d’utiliser nos savoir-faire. Fabriquer des masques adaptés et inclusifs coulait donc de source.
Quelles sont les principales difficultés rencontrées par les personnes sourdes dans cette crise sanitaire ?
Nathalie : Ma grande difficulté, comme pour beaucoup de personnes sourdes et malentendantes, c’est de comprendre les autres. Forcément, en période de confinement, avec la communication à distance, certaines difficultés ressortent plus. Notamment, de voir que les programmes télévisés, même certains programmes d’informations, ne sont toujours pas sous-titrés.
Parler au téléphone est toujours un moment d’angoisse : peur de ne pas comprendre correctement, peur de devoir faire répéter et faire perdre patience à son interlocuteur…
Et pour finir, l’origine de notre démarche également : je m’appuie beaucoup sur la lecture labiale. Donc lorsque quelqu’un porte un masque, il devient presque impossible de comprendre et de communiquer efficacement.
Comment allez-vous organiser votre production ?
Bruno : C’est une bonne et grande question ! Pour l’instant, nous avons réalisé quelques prototypes. Nathalie coud les masques à partir de tissus et matières que nous avons en stock, sur sa machine à coudre. Nos capacités sont donc limitées. Au vu de l’intérêt suscité par la démarche, nous aurons probablement besoin d’aide pour produire les masques au-delà de quelques dizaines ou centaines de pièces.
Comment bénéficier de ces masques ?
Nathalie : Nous nous efforçons déjà de finaliser un prototype selon les recommandations de l’AFNOR ! En prenant en compte nos limites de capacités de production, nous allons tout d’abord proposer des masques avec toute commande. Que ce soit à l’attention de nos clients particuliers, via notre site internet, et de nos clients professionnels, les centres d’audition.
Nous rappelons au passage que nous organisons une campagne de dons à l’attention de la Fondation Hôpitaux de France. Pour toute commande passée sur notre site, 15 % seront reversés à la fondation, pour toute la durée du confinement. Selon les quantités que nous pourrons produire, nous envisageons également des dons aux soignants à échelle locale.
De quelle manière nos lecteurs peuvent-ils vous soutenir ?
Nathalie : Toute aide est la bienvenue ! Passer une commande d’un bijou Odiora, pour soi ou pour un proche, c’est nous aider à maintenir l’activité de production de masques durant le confinement, mais aussi à plus long terme, de soutenir des emplois en France.
Bruno : Nous serions reconnaissants de tout envoi de matières premières, qui nous permettraient de produire des masques : élastique textiles, feuilles plastiques lavables (nous sommes mobiles sur Lyon et alentours pour récupérer des dons), et tissus bien sûr. A défaut, nous pouvons accepter des dons qui nous permettront de financer l’achat de matières premières.
Enfin, et afin de faire bénéficier de nos masques au plus grand nombre de personnes, tout industriel qui souhaiterait s’associer à la démarche est le bienvenu. Matières premières ou capacités de production seront précieux ! Nous restons joignables et à l’écoute de toute opportunité : par mail ou téléphone. Merci à toutes et à tous, et prenez soin de vous !
Cette initiative solidaire vous a plu ? N’hésitez pas à la partager autour de vous afin de la faire connaître au plus grand nombre !
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