L’intégration du handicap, un vrai casse-tête ? Par pour les managers du CEA qui s’impliquent grâce à la Mission Handicap dans l’inclusion professionnelle de leurs collaborateurs. Nous avons rencontré trois d’entre-eux pour qu’ils nous en disent plus !
Pouvez-vous présenter votre parcours et votre métier ?
Stéphane Tortel : De formation universitaire, j’ai intégré le centre de Gramat qui dépendait alors de la DGA (Direction Générale à l’Armement) pour y faire une thèse en Mathématiques Appliquées sur des problématiques de simulation haute performance pour l’électromagnétisme. Je suis responsable d’un laboratoire depuis 2010, mais également responsable d’affaires pour le domaine des armes à énergie dirigée.
Mon intégration au CEA est donc liée à ma volonté de travailler au service de la défense, dans un secteur scientifique et technique doté de moyens qui restent exceptionnels.
Flavien Megias : Avant d’entrer au CEA, je travaillais dans un bureau d’étude au sein de l’industrie pharmaceutique. Je suis aujourd’hui Responsable du service informatique du centre de Marcoule.
Jean-Philippe Poirot : Je suis ingénieur chercheur. Je travaille au CEA Grenoble depuis début 2001. Avant cela j’ai fait une thèse qui était financée par PSA Peugeot Citroën en collaboration avec le CEA. C’est ainsi que j’ai connu et que j’ai souhaité rejoindre cette entreprise.
Mes travaux sur les nouvelles technologies pour l’énergie ont pour vocation à être appliqués à l’industrie. Je contribue au développement d’un dispositif phare pour le futur : la pile à combustion.
Comment en êtes-vous venu à accueillir un salarié en situation de handicap ?
S.T. : Je n’ai pas eu à accueillir quelqu’un en situation de handicap, il se trouve que lors de ma prise de fonction le salarié était déjà présent dans mon équipe.
Par contre, sa pathologie a évolué peu après mon arrivée, ce qui nous a amené à aménager son poste de travail afin de lui permettre de poursuivre son activité dans les meilleures conditions. Ceci n’a pu être réalisé qu’avec la collaboration et l’implication des ressources humaines et des services sociaux et médicaux du centre.
Cet aménagement a aussi impliqué un accompagnement par le service social, pour amener le salarié à demander et à obtenir une RQTH (Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé), préalable à toute prise en charge au titre du handicap.
F.M. : J’ai accueilli dans mon équipe une personne malvoyante qui a été intégrée avant mon arrivée au sein du CEA. Je la connaissais auparavant, car je l’avais croisé dans mes précédents postes.
C’est un collaborateur qui est très autonome et qui dispose d’un grand professionnalisme, je n’avais donc aucune crainte lors de son arrivée.
J.P.P. : Cela s’est passé par hasard. Nous avions un sujet de thèse à promouvoir pour lequel la personne initiale s’était désistée. Nous avons donc cherché un nouveau candidat et il s’est trouvé que le profil d’Erwan correspondait à nos attentes. Nous l’avons recruté sur ses compétences et non sur son handicap.
Avez-vous rencontré des difficultés d’intégration liées au handicap de la personne recrutée ?
S.T. : Non pas de difficultés particulières. Mon rôle est resté celui d’un manager avec juste une attention plus soutenue sur les conditions de travail de ce salarié et une position de relais auprès des services compétents. Pour illustration, l’ensemble des aménagements réalisés ont été intégralement pris en charge par les services médicaux du centre et je les en remercie !
J.P.P. : Il nous a directement prévenu de ses besoins et nous avons prévu des adaptations de poste en conséquence. Nous avions tout de même besoin d’être rassurés sur la faisabilité, car il s’agissait d’aménagements importants.
En effet, son bureau a été entièrement pensé pour lui avec notamment une porte automatique pouvant être ouverte par son smartphone. Il bénéficie également d’une auxiliaire de vie et de taxis pour le véhiculer entre son domicile et son lieu de travail.
Nous prévoyons également une sensibilisation de nos équipes dans les prochaines semaines.
F.M. : Vincent a présenté au service son histoire et a expliqué ses besoins. Par exemple, étant donné qu’il est malvoyant, laisser une chaise au milieu d’un couloir peut être dangereux pour lui. Il a expliqué comment nous pouvons vivre ensemble avec de petites choses très simples. Cela a eu un impact très positif sur ses collègues, si bien que je pense lui proposer de faire une nouvelle intervention.
Nous avons aménagé son poste par le biais d’un clavier à reconnaissance vocale, ce qui lui permet de travailler de manière entièrement autonome.
Votre perception du handicap a-t-elle évoluée ?
F.M. : La Mission Handicap du centre de Marcoule a participé au festival Regards Croisés. J’ai eu la chance de prendre part à cette belle aventure qui m’a sensibilisé encore plus au handicap.
Depuis cette expérience, je travaille avec une société qui emploie des personnes autistes asperger. Nous essayons de mixer nos équipes pour travailler ensemble au quotidien.
S.T. : Partant d’une idée auparavant un peu générale et floue, le fait d’avoir dû se confronter à cette situation, très directement, a évidemment fait évoluer ma perception du handicap, en particulier en situation de travail.
Cela m’a permis de mieux me rendre compte à la fois des obstacles que rencontrent les salariés en situation de handicap mais également des moyens qui existent au sein de l’entreprise et peuvent être mis en œuvre pour adapter au mieux leurs conditions de travail.
C’est particulièrement vrai au CEA où les dispositifs sont en place dans les services des ressources humaines, sociales et médicales et proposent au manager d’avoir à la fois une écoute et des solutions qui permettent de maintenir ou d’accueillir un salarié en situation de handicap avec un minimum, voire aucune difficulté dans une équipe.
J.P.P : Je ne voyais pas de gros problèmes à l’intégration du handicap à partir du moment où nous avons les aides nécessaires. Le CEA est une entreprise très engagée sur le sujet pour que seules les compétences s’expriment.
Quels conseils donneriez-vous aux managers qui hésitent à accueillir des collaborateurs en situation de handicap au sein de leur équipe ?
S.T. : Le meilleur conseil que je puisse donner consiste à discuter de la situation avec le service des ressources humaines et les équipes médicales et sociales du centre. Les outils existent et permettent dans bien des cas de faciliter l’accueil d’une personne en situation de handicap.
F.M. : Le conseil, c’est de n’absolument pas hésiter ! C’est une opportunité et ces personnes ont des capacités insoupçonnables. Il faut accueillir des personnes en situation de handicap dans les entreprises et leur montrer qu’ils ont un rôle à jouer dans leur développement.
J.P.P. : Mon principal conseil, c’est de prendre contact avec la Mission Handicap qui pourra les accompagner et surtout les informer sur ce sujet.
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