La plateforme de l’inclusion est un groupement d’intérêt public né en avril 2022 de la réunion de plusieurs startups d’Etat. Cette initiative a pour ambition de faciliter l’accès à l’insertion professionnelle pour les personnes en situation de handicap et éloignées de l’emploi. Arnaud DENOIX, nous en dit plus sur ce projet !

Pouvez-vous vous présenter et présenter rapidement votre parcours ?

Je suis Arnaud DENOIX, Directeur de la plateforme de l’inclusion. Il s’agit d’un Groupement d’Intérêt Public (GIP) créé en avril 2022. Son objectif est de faciliter la vie des personnes éloignées de l’emploi et de ceux qui les accompagnent grâce à des services numériques.

Auparavant, j’étais déjà dans la communauté beta.gouv, plus connue sous le nom de réseau de start-up d’Etat, avec une logique entrepreneuriale au sein de l’administration. En effet, beaucoup de nos services ont été pensés et améliorés par des intrapreneurs, comme par exemple des conseillers Pôle emploi et des travailleurs sociaux. Ainsi, au sein de beta.gouv, ils trouvent des moyens, de l’aide et de l’autonomie pour résoudre un problème de politique publique auquel ils ont été confrontés.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la plateforme de l’inclusion ? Sa genèse ?

Aujourd’hui, beta.gouv est un réseau d’incubateurs ministériels dont fait partie la plateforme de l’inclusion. En effet, nous suivons les principes du manifeste beta.gouv avec un pilotage par l’impact, l’autonomie et la confiance dans les équipes qui « font ».

L’histoire a commencé en 2019 avec l’enjeu de faciliter l’orientation des personnes éloignées de l’emploi vers l’insertion par l’activité économique (IAE). Une équipe s’est constituée en startup d’Etat pour concrétiser une promesse de simplification administrative. Elle a aussi imaginé un service numérique qui peut réunir les candidats, les professionnels qui les accompagnent et les recruteurs.

3 ans plus tard, ce service, « Les emplois de l’inclusion », oriente chaque mois des dizaines de milliers de personnes vers des employeurs solidaires. Un des indicateurs clés que suit l’équipe est le nombre de personnes qui sont toujours sans solution 30 jours après avoir été orientées.

Désormais, d’autres startups d’Etat se sont constituées sur le modèle des emplois de l’inclusion. Nous avons un portefeuille d’une dizaine de produits numériques qui sont à des degrés de maturité et d’impact différents.

Enfin, en avril 2022, nous avons cherché la meilleure forme pour pérenniser la valeur créée par les équipes et leur méthode. Le GPI est finalement la forme la plus à même d’incarner la co-construction de la politique publique avec ceux qui la font dans les territoires : opérateurs de l’Etat, collectivités, économie sociale et solidaire, …

La plateforme de l’inclusion propose aujourd’hui différents services tels que RDV-insertion pour diminuer les délais d’orientation des nouveaux allocataires du RSA, DORA pour recenser et diffuser l’information sur les solutions d’insertion disponibles dans les territoires ou encore Immersion facilitée pour trouver une entreprise afin de découvrir un métier. En tout, une dizaine de services numériques sont en train d’être développés et améliorés par autant d’équipes au sein du GIP Plateforme de l’inclusion.

Comment fonctionne la plateforme de l’inclusion ?

Nous apprenons encore à faire équipe ! En effet, nous partons d’un modèle avec 10 équipes qui ont un objectif d’impact sur les parcours d’insertion.

Nous souhaitons conserver cette organisation. Elle permet de responsabiliser des équipes pluridisciplinaires sur des objectifs d’impacts concrets et de prendre des décisions plus rapidement.

En même temps, nos utilisateurs s’attendent à ce que les parcours soient le plus simple possible d’un service à l’autre. Cela implique notamment de mieux nous connaître, ou encore de partager des données. Récemment par exemple, nous avons mis en ligne Inclusion Connect. Son but est de permettre aux 160 000 professionnels de l’inclusion de s’authentifier de manière unique sur plusieurs interfaces numériques. En résumé, l’hypothèse du GIP est que nous pouvons avoir plus d’impact ensemble que séparément.

Vous êtes une start-up d’Etat, pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet ?

C’est un nom qui prête un peu à confusion. Il donne parfois l’impression que nous sommes une entreprise privée qui ferait des choses liées à l’intérêt général. En réalité, nous développons des services publics à l’intérieur de l’administration.

La plateforme de l’inclusion compte aujourd’hui 30 agents publics et des indépendants qui travaillent ensemble.

Par ailleurs, le nom « Start-Up d’Etat » décrit avant tout une méthodologie afin de la différencier de la gestion de projets classique. Cette singularité s’exprime dans le manifeste de beta.gouv et ses 3 principes :

  • Les besoins des utilisateurs sont prioritaires sur ceux de l’administration,
  • L’équipe travaille sans préjugés à l’avance du résultat final et n’est pilotée que par la mesure d’impact. Nous ne croyons pas aux plans. Nous ne faisons pas de cahier des charges et ne nous engageons pas sur le développement d’une fonctionnalité,
  • Enfin, le mode de gestion de l’équipe repose sur la confiance. Une personne au contact des usagers est par défaut plus légitime que moi pour prendre une décision sur l’évolution du service numérique qu’elle développe.

Quelles sont vos prochaines étapes concernant le développement de la plateforme ?

Nous ne faisons pas de plan ! Chacun de nos produits est en constante évolution en fonction des besoins des utilisateurs. 

En ce moment, nous testons la valeur de nos services numériques auprès des territoires engagés dans la simplification des parcours d’insertion, qu’ils soient pilotes France Travail, engagés dans le Service Public de l’Insertion et de l’Emploi ou simplement partants pour travailler avec nous. 

Nous souhaitons également accélérer dans notre mission d’ouverture des données. Nous nous sommes rendu compte que développer des nouveaux outils ne suffit pas. Si nous voulons augmenter notre impact, il faut également créer de la valeur pour les accompagnateurs là où ils sont.

Avez-vous un dernier message ou conseil à faire passer à nos lecteurs en situation de handicap ?

Nous nous nourrissons des retours de nos utilisateurs. Notre objectif est d’être utile. Alors, je leur dirais simplement de continuer à être exigeants avec tous les produits que nous développons pour eux. A chaque fois, que nous ne sommes pas au bon niveau, dites-le-nous jusqu’à ce que nous trouvions une réponse !

Dans un autre registre, nous observons que de nombreux métiers sont en pénurie de main d’œuvre. Ainsi, qui que vous soyez et quel que soit votre handicap, il y a de fortes chances qu’un employeur ait besoin de vous. Si la Plateforme de l’Inclusion peut donner un coup de pouce pour trouver le bon emploi ou le bon accompagnement, nous aurons réussi notre mission.

Cette initiative vous a plu ? Partagez cet article autour de vous pour faire connaître la Plateforme de l’Inclusion au plus grand nombre !

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