Ils nous bluffent à chaque performance : mental à toute épreuve, physique à haute résistance malgré le handicap. Mais comment font-ils pour être aussi performants et parfois même plus que des valides ? A l’occasion de la Journée Olympique, Talentéo trace le portrait d’athlètes qui forcent l’admiration.

La course automobile ? c’est possible !

24h du mansA 40 ans, Frédéric Sausset est victime d’une infection foudroyante qui ne laisse pas le choix aux médecins que de l’amputer des bras et des jambes pour lui sauver la vie. Pendant sa rééducation, il décide de réaliser son rêve d’enfant : la course automobile.

En 2016, il est le 1er pilote quadri-amputé à boucler les 24 Heures du Mans. En 2018, il lance la Filière Frédéric Sausset pour former des pilotes exclusivement en situation de handicap. Son objectif : faire courir le 1er équipage de son académie aux 24H du Mans en 2020. Frédéric a créé une fondation « Ma course à la vie » qui aide à la mobilité, soutenue par la Fondation Agir Contre l’Exclusion.

logo-dakarL’édition 2019 du Rallye Paris-Dakar comptait, pour la 1ère fois parmi ses engagés, 2 concurrents en situation de handicap. Nicola Dutto est le 1er motard paraplégique à relever le défi du Dakar au guidon de sa KTM 450 spécialement préparé par Vicair (fabricant de fauteuils roulants) : arceau de sécurité spécial afin de protéger ses jambes, commande de freins et changement de vitesse + accélérateur au guidon.

Le Dakar se courait à domicile pour lui cette année : Lucas Barron est la 1ère personne trisomique à s’être alignée au départ de cette course très exigeante. Co-pilote de son père Jacques, Lucas voulait « marquer l’histoire » : l’équipe Barron x 2 a terminé 7ème. Jacques n’a rencontré aucun problème pour inscrire son fils, mécanicien aguerri et sportif accompli : cyclisme, natation, football, ski nautique, surf.

Plus rapides que les voyants !

Abdellatif BakaIls sont nés malvoyants et aux Jeux Paralympiques de Rio, les jumeaux Baka, Abdellatif et Fouad, ont explosé les chronos ! 1er du 1 500m, Abledallatif a fait mieux que le Champion Olympique Matthew Centrowitz : 3 mn 48’’ 29/100 contre 3 mn 50’’ 00/100. Fouad a terminé 4ème. Athlète depuis l’âge de 9 ans, Abdellatif a déjà été médaillé d’or sur le 800m, à Londres. Leur compétitivité, ils l’ont développé en se mesurant aux valides :

« Grâce à ces compétitions mixtes, ils courent après les centièmes, pensent tactique et vitesse » explique leur entraîneur M.Brahmi.

Leur objectif : les prochains Jeux Paralympiques Tokyo 2020. Mais Abdellatif voit plus loin :

« Courir avec les valides, c’est pas impossible pour moi. Je m’entraîne dur pour ça. ».

Pas de barrières

Jean-Baptiste AlaizEn juillet dernier, Jean-Baptiste Alaize (amputé d’une partie de sa jambe droite) participait aux Championnats de France d’athlétisme Elite en saut en longueur, avec les valides : une première en France. S’il a pu disputer cette compétition, cela risque d’être beaucoup plus compliqué pour les Championnats d’Europe.

Sa spatule en carbone qui remplace son tibia droit devrait l’en empêcher ; le règlement des compétitions internationales interdit « toute technologie ou dispositif susceptible de procurer à son utilisateur un avantage  ». L’allemand Markus Rehm en a fait les frais malgré son titre de Champion d’Allemagne sous prétexte que sa prothèse lui donne un « avantage déloyal » …

Champion au grand cœur

David SmetanineDavid Smetanine fait partie des athlètes les plus médaillés : 9 médailles pour 4 participations, 10 médailles sur 5 Championnats du Monde, 11 médailles européennes, et 140 titres de Champion de France !

D’abord nageur et judoka, et déjà à haut niveau, David s’est fixé comme objectif, après son accident, les Jeux Paralympiques en natation.

Un homme lui redonnera confiance : Jean-Marc Clément, ancien sélectionneur de l’équipe de France paralympique et entraîneur handisport, rencontré pendant sa rééducation. Il le convaincra même d’aller se frotter aux nageurs valides lors des Jeux.

Les Jeux Olympiques de Paris sont pour lui, un moyen de montrer que « malgré le handicap, nous sommes des sportifs reconnus et remettre les valeurs du sport davantage au cœur de notre société ».

David soutient l’association ELA, et a également créé sa fondation au Cameroun pour aider à l’inclusion sociale des personnes en situation de handicap.

https://www.facebook.com/Talenteo/videos/1662681573780502/

Tout schuss vers la victoire !

Marie BochetElle a décroché 5 titres lors des Championnats du Monde de ski 2019, portant ses titres mondiaux à 20 ! Ses 8 titres paralympiques et ses 14 Globes de Cristal ne la rassasient pas ; Marie Bochet a toujours « envie de tout bouffer ». Son handicap étant une agénésie de l’avant-bras gauche, Marie skie debout.

A 5 ans, elle dévale ses premières pistes, à 11, elle participe à ses premiers Championnats de France. Elle entre dans la section ski haut niveau en 2009 : seule athlète handisport. A 16 ans, direction Vancouver pour ses premiers Jeux Paralympiques. S’ensuivront de multiples victoires et sacres. Son agénésie, elle en fait une force :

« Je l’ai toujours considéré comme une chance plutôt qu’un handicap. On croise des personnes qui ont des handicaps plus lourds, et ça, ça fait relativiser.  »

Ils ont marqué les Jeux Paralympiques

Leurs records ont rarement été atteints par des athlètes olympiques :

  • Trisha Zorn (nageuse malvoyante) : 50 médailles (dont 10 d’or individuelles + 2 par équipe aux Jeux Paralympiques de Séou)l,
  • 27 médailles en 5 Jeux Paralympiques pour la nageuse paraplégique Teresa Perales,
  • 26 médailles en athlétisme, handibasket et escrime à Tokyo pour Roberto Mason, et 13 podiums à Tel Aviv en 1968,
  • 9 records du Monde à Sydney pour « la Torpille » Béatrice Hess, nageuse souffrant de paralysie cérébrale, et un total de 25 médailles paralympiques,
  • à 28 ans, Daniel Dias (né avec une déformation congénitale des bras et de sa jambe gauche) compte déjà 3 participations Paralympiques, 24 médailles dont 9 obtenues à Rio.
  • 14 médailles paralympiques, 14 titres de Champion du Monde, 9 médailles européennes pour le cavalier Lee Pearson malgré son Anthrogryposis Multiplex Congenita.

Le sport redonne souvent goût à la vie et le monde regorge de talents sportifs. Mais une question se pose : faut-il « mixer » athlètes valides et invalides ? Si le sujet fait débat, la Fédération Française Handisport a tranché :

« Il faut rapprocher ces 2 mondes : c’est le meilleur moyen d’apprendre à accepter les différences, tout en cultivant l’esprit de compétition » a déclaré Gérard Masson – ancien Président de la FFH.

Une fois de plus ces différents portraits nous montrent que le handicap n’est pas un frein à la réussite ! Connaissez-vous d’autres athlètes au parcours inspirant ? Laissez-nous vos suggestions ! 

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