Dans le cadre de Sport2Job, En Route pour Tokyo a fait la connaissance de 2 membres du groupe de l’Equipe Française de Football pour Amputés. L’occasion de revenir avec eux sur leur parcours respectif et sur leur envie de futur. Jean-Louis Michaud est un attaquant de l’équipe, Laurent Prey, un des entraîneurs.

Jean-Louis Michaud et Laurent Prey parmi les pionniers du Foot pour Amputés

Comment vient-on au foot pour amputés ?

Jean-Louis Michaud : Cela commence évidemment par une histoire personnelle. J’étais militaire en Afghanistan et j’ai pété sur une mine. Ma première pensée a été à ce moment là : « Les en…. Je ne pourrais plus jamais jouer au foot ». En centre de rééducation on m’a parlé de ce sport, mais je n’avais pas été très réceptif. C’est un peu plus tard en jouant au football avec mes enfants que j’y ai repensé. J’ai retrouvé le petit flyer et j’ai pris contact avec les gens qu’il fallait. La passion m’a rattrapé et c’est tant mieux.

Laurent Prey : J’ai toujours exercé mon métier d’éducateur spécialisé avec une envie d’approfondir mes connaissances sur l’adaptation du sport pour personnes en situation de handicap. Au centre hospitalier de Rives, il y avait plusieurs candidats potentiels à cette équipe, j’ai donc apporté mes connaissances au projet. Je suis aussi un passionné de Football, alors nous étions fait pour nous entendre.

Comment est constituée votre équipe et comment vous entraînez-vous ?

J.L.M : Nous sommes actuellement une quinzaine de joueurs venant quasiment tous de la région Auvergne Rhône Alpes. Nous essayons de nous regrouper régulièrement pour des entraînements communs à Saint Etienne de Crosset ou Annecy. Le plus difficile est de faire coïncider les agendas de tout le monde.

L.P. : Nous aimerions avoir plus de joueurs, ne serait-ce que pour faire monter le niveau et pour que la sélection se mérite. Ce n’est pas rien de porter un maillot national !

 

Quelles sont les compétitions que vous disputez ?

J.L.M : Ce sont surtout des tournois internationaux ou des matchs de démonstration. Dernièrement au tournoi de la Rhodia, nous avons battu les Pays-Bas 4-3 ce qui est un très bon résultat pour nous. Et puis il y a la Coupe du Monde dont la prochaine édition en 2018 se déroulera au Mexique.

L.P. : Nous avons aussi disputé pour la première fois cette année la Coupe de France à 5 avec d’autres équipes et d’autres handicaps. Nous avons pris une encourageante 3ème place, cela permet d’acquérir un petit peu d’expérience et aussi de se faire connaître.

Et pour vous entraîner au quotidien, comment faites-vous ?

J.L.M : Nous jouons avec les vétérans, matchs compris. Les matchs se jouent à 7 comme nous et comme les tacles sont interdits, nous sommes autorisés à jouer avec nos cannes anglaises. C’est un aspect méconnu de notre pratique intéressant pour se maintenir en forme et progresser. Je suis persuadé que cela pourrait intéresser certains de mes futurs coéquipiers !

Laurent, vous parliez de recrutement, comment cela peut-il se faire ?

L.P. : Nous essayons de prêcher la bonne parole dans les centres de rééducation et dans les centres hospitaliers, en faisant parfois des démonstrations. Il faut que les candidats potentiels sachent ce qu’est le foot pour Amputés et qu’il est possible de s’éclater dans cette pratique. Maintenant, attention si nous nous adaptons au handicap de nos joueurs, nous restons exigeants sur l’investissement des joueurs.

Comment voyez-vous l’avenir de votre sport ?

Jean-Louis Michaud et Laurent Prey parmi les pionniers du Foot pour AmputésJ.L.M : Pour l’instant, nous savons pour la prochaine Coupe du Monde, nous allons continuer de prendre de sévères défaites. Maintenant, je suis sûr qu’un jour cette Equipe Française se mettra à construire un palmarès. Nous serons bien sûr déçu que d’autres joueurs y arrivent, mais nous serons fier d’avoir lancé le truc. Le principal après tout est de continuer à vivre sa passion.

L.P. : Cela devient urgent d’obtenir enfin une reconnaissance de la part de la Fédération Française Handisport ou de la Fédération Française de Football. C’est quand même dingue que nous ayons joué à Milan il y a deux ans dans le cadre de la finale de la Champion’s League et que nous n’arrivions pas à être reconnu dans notre propre pays !
Nous avons évidemment besoin d’argent pour nos voyages mais aussi pour faire connaître notre discipline, ce qui entraînera je suis sûr une grosse augmentation du nombre de nos licenciés. Cerise sur le gâteau le niveau montera de lui même !

Vous pourrez très bientôt retrouver l’EFFA sur d’autres événements Sport2Job ! 

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