Deux mois après les résultats du Festival de BD Talentéo nous vous invitons dans les coulisses d’Opcalia. Souvenez-vous, la structure a remporté le « prix entreprise » avec sa planche issue de la BD « Handipotins ». Nous accueillons Eva Baquey, Responsable de la communication externe à Opcalia, et Michel Szlazak, Dessinateur, pour qu’ils nous en disent plus !
Bonjour, pouvez-vous nous présenter Opcalia ainsi que ses engagements en faveur du handicap ?
Eva Baquey : Bonjour, merci de nous avoir sollicités pour cette interview. Pour répondre à votre question, Opcalia est un partenaire actif de la politique de l’emploi. Nous nous engageons notamment à faciliter l’insertion professionnelle et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap.
Depuis plus de 10 ans, en partenariat avec l’Agefiph, nous avons spécialisé des conseillers sur la question du handicap afin d’informer et d’accompagner les entreprises sur l’ensemble du territoire, DOM compris. Notre démarche pédagogique « Thandem » ainsi que les différentes actions menées sur le terrain – matinales d’informations, valorisation d’expérimentations réussies en entreprise, Trophées F d’or récompensant les actions en faveur du handicap… – contribuent fortement à la réussite de notre engagement et assoient notre collaboration aux côtés des acteurs de l’emploi.
Vous avez récemment remporté le prix « Entreprises » du festival de BD Talentéo avec « Handipotins », parlez-nous de ce projet !
E.B. : Sur le terrain, les responsables font part de leur volonté d’agir sur cette thématique, mais ils ne savent pas forcément comment s’y prendre. Aujourd’hui encore, le handicap reste un sujet de gêne, parfois de dissimulation, souvent tabou au sein des entreprises.
Dans la droite ligne de « La valse à Mimille et une lettre », parue en 2013 sur le thème de l’illettrisme, nous avons choisi de traiter du handicap sur un mode ludique en réalisant une deuxième bande dessinée, « Handipotins ».
Nous souhaitions tordre le cou aux préjugés sur le handicap, à travers des planches humoristiques dévoilant des situations concrètes et vécues en entreprise : accessibilité, recrutement, formation, stratégies de contournement… et ainsi donner des clefs de compréhension au plus grand nombre : dirigeants, responsables RH/Formation, managers, représentants du personnel, salariés…
Michel Szlazak : Le projet « Handipotins » a été initié par Opcalia il y a quelques temps à l’occasion de l’année du handicap. Il s’agit de la deuxième BD de ce type à laquelle je participe. La première portait sur l’illettrisme en entreprise. Pour ces deux ouvrages, l’idée a été de mettre en avant les clichés qui sont malheureusement encore véhiculés.
L’essentiel de mes travaux se situent dans le dessin de presse professionnelle comme spécialisée pour les entreprises, et le handicap s’inscrit tout à fait dans cette continuité. Mon objectif est de donner quelques clés pour travailler en équipe ou gérer du personnel.
Par le biais de l’humour, je souhaite traiter de sujets un peu délicats. Le but est d’aider les personnes concernées dans leur vie quotidienne ou d’entreprise. Lorsque je dessine, je ne me pose pas trop de questions : j’aborde surtout des choses qui me tiennent à cœur. C’est un plaisir de faire rire les lecteurs tout en les éduquant !
Quels ont été les temps forts de la construction de cette œuvre graphique ? Avez-vous des anecdotes à partager ?
E.B. : Je me souviens de certaines réunions où nous essayions de trouver des chutes décalées aux anecdotes terrain remontées par nos référents handicap. Nous avons eu des hésitations à aller au bout de certaines d’entre elles de peur de « choquer » ou du simple fait que cela nous confrontait à nos propres tabous.
Nous avons également passé pas mal de temps à trouver LE titre idéal de telle ou telle planche, à organiser la structure de la bande dessinée pour que les thématiques se suivent avec une certaine logique…
Enfin, je me souviens des émotions diverses que ce projet, tout comme celui de « La valse à Mimille et une lettre », a pu générer, le travail de collaboration important qui s’est mis en place pour associer les compétences de chacun : Opcalia, Agefiph, le travail de création du dessinateur, Michel Szlazak.
M.S. : Chaque jour a connu ses temps forts ! Cette BD a été un énorme travail d’écriture se déroulant sur une année. Il a fallu identifier et en apprendre plus sur les handicaps traités. J’ai pour cela suivi une formation sur la législation du travail des personnes en situation de handicap en France.
Au final, comme pour tout projet, j’ai connu des hauts et des bas. Si l’on peut parfois éprouver une certaine lassitude à travailler longtemps sur une même commande, le résultat en vaut la peine. Cette BD a été portée par toute une équipe composée d’Opcalia, l’agence Dajm et moi-même. C’est en unissant nos forces que nous sommes parvenus à ce beau résultat. Je souhaite d’ailleurs les remercier de m’avoir proposé ce projet.
Avez-vous d’autres projets de BD ? Y aura-t-il un Handipotins 2 ?
E.B. : Il y aura sûrement d’autres numéros à cette collection de bandes dessinées, mais ils porteront sur d’autres thématiques prioritaires pour Opcalia, telles que les problématiques générationnelles ou de genre…
Nous souhaitons poursuivre ce travail de sensibilisation des entreprises, des acteurs de l’emploi. Passer à côté de ces sujets forts est parfois lourd de conséquences au sein des équipes.
M.S. : Actuellement, je travaille sur des projets individuels tout en effectuant quelques planches sur le handicap en entreprise pour un grand groupe de magasins. Il s’agit d’un gros projet avec différents bédéistes qui devrait prochainement voir le jour.
Il y a un peu plus d’un an, j’ai reçu une vague de demandes de la part d’entreprises pour la construction de bandes dessinées traitant du handicap. Je pense qu’il y a une prise de conscience de plus en plus grande de ce côté-là et que le sujet se démocratise. J’ai l’impression qu’on en parle de manière plus libre au fil du temps.
Quel message souhaitez-vous passer à nos lecteurs en situation de handicap ?
E.B. : Il faut continuer à lever les freins autour du handicap et montrer que seules les compétences comptent. Il existe un réseau d’acteurs présents sur le terrain sur lequel il ne faut pas hésiter à s’appuyer pour mener à bien vos projets professionnels et les faciliter, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise.
M.S. : Un message que j’ai voulu mettre en avant dans la BD : nous ne sommes pas qu’une personne physique mais aussi un cerveau avec de nombreuses capacités. A partir du moment où on nous donne les moyens d’y arriver, on ne sera pas un individu qui fait perdre de l’argent aux entreprises. Pour moi, seules les compétences comptent.
Nous pouvons par exemple citer Stephen Hawking qui, malgré son statut de personne en situation de handicap, est un véritable atout dans son domaine. Ces personnes sont avant tout des individus qui ont de l’humour, des passions, des idées et surtout des compétences.
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