Nous remettons le cap sur Reed Expositions France avec le témoignage d’Hélène Sanchez. Cette acheteuse revient avec nous sur son parcours et sur la sollicitation du secteur adapté et protégé par l’entreprise. Focus sur de beaux engagements !
Quand et pourquoi avez-vous fait la démarche de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) ?
En 2004, j’ai été arrêtée six mois suite à un accident de ski qui m’a valu une perforation du tendon de l’épaule droite.
Je suis droitière et, afin de protéger mon bras droit très sollicité, je me suis fait accompagnée par mon médecin traitant pour déposer une demande de RQTH (Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé).
La cicatrisation de ce type de blessure prend environ un an et demi, j’ai donc repris mon emploi avant d’être complètement rétablie. Dans ce cas, il est utile de se faire reconnaître pour obtenir des aménagements de poste qui aident à travailler dans de meilleures conditions.
Comment avez-vous eu l’idée de le faire ?
Je suis très sensible à ce sujet et j’ai toujours œuvré pour que le handicap ait sa place dans l’entreprise.
En 2004, nous n’avions pas encore d’accord d’entreprise et je me suis servie de cette reconnaissance pour montrer au DRH qu’une personne en situation de handicap n’est pas forcément une personne en fauteuil roulant, qu’elle n’était pas obligatoirement inactive et qu’elle pouvait travailler tout à fait normalement un jour puis être en difficulté le suivant. C’est d’ailleurs pour cela que nous disons « travailleur en situation de handicap ».
Je me suis appuyée sur cette attestation, et sur la Loi Handicap votée en février 2005, pour demander l’ouverture de négociations sur l’emploi des personnes en situation de handicap au sein de Reed en 2005.
En combien de temps votre demande a-t-elle été traitée par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) ? Et pour combien de temps votre RQTH a-t-elle été validée ?
Mon médecin m’a aidé à remplir le dossier et cela a dû prendre, en tout, trois à quatre mois. Elle a été validée par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) pour 3 ans. Comme je n’ai eu aucune séquelle par la suite, elle est arrivée à échéance naturellement et je n’ai pas eu besoin d’un renouvellement.
Qu’est-ce qu’elle vous a apporté ?
Un confort au niveau des cervicales ! Grâce à elle j’ai pu obtenir un casque de téléphone et, il y a 12 ans, ça n’était pas du tout courant.
A l’époque je vivais aussi au 3ème étage d’un immeuble sans ascenseur, il y avait tous les jours du poids à porter. La Mission Handicap m’a donc attribué un logement avec ascenseur. J’ai également été dispensée du déménagement des bureaux de Reed en 2007.
Pourquoi recommanderiez-vous à nos lecteurs de faire une demande lorsqu’ils rencontrent des difficultés de santé pouvant nécessiter un aménagement de poste ?
Je leur recommanderais car, tout comme le travail, la santé de chacun évolue : nous ne savons pas ce qu’il peut arriver demain.
Lorsque le besoin se fera réellement ressentir, être détenteur d’une RQTH accélère les choses pour se sentir mieux plus rapidement dans son travail.
En tant qu’acheteuse au service achats marketing de Reed Expositions, avez-vous l’impression de commander davantage qu’avant auprès du secteur protégé et adapté ?
Oui, depuis 2009, car la DIRECCTE nous a demandé de confier plus de travaux au secteur protégé et adapté. Nous sommes passés d’environ 17 000 € d’achats responsables en 2008 à 35 000 € en 2009, soit plus du double.
En 2015, nous avons réalisé 71000 € d’achats auprès des ESAT (Etablissement et Services d’Aide par le Travail) et des EA (Entreprises Adaptées). A la vue du nouvel accord ce n’est pas encore suffisant, mais cela reste une belle progression !
Pensez-vous à inclure un devis ESAT lorsqu’un acheteur en interne vous transmet une demande sans précision sur le fournisseur ?
Oui, mes collègues et moi-même pensons toujours à inclure un ESAT ou une Entreprise Adaptée lorsque le secteur d’activité s’y prête.
Ce devis ESAT ou EA est-il accepté lorsqu’il est en concurrence avec des entreprises « classiques » ?
Lorsque le triptyque « coût/qualité/délai » est respecté, le devis d’un ESAT ou d’une entreprise adaptée est accepté comme celui de n’importe quel autre fournisseur.
Où se situent les freins d’après vous ?
Le premier frein vient en interne de nos acheteurs qui n’ont pas toujours le réflexe d’inclure dans leurs achats des EA ou des ESAT. Pourtant, si ces 200 collaborateurs confiaient chacun l’équivalent de 400 € par an au secteur protégé ou adapté, notre objectif d’entreprise serait largement atteint.
Le second frein vient du marché très concurrentiel entre les clients du secteur adapté et protégé : Reed doit trouver de la place dans leurs carnets de commandes déjà très remplis par de grands groupes qui ont d’importants moyens et une politique de sous-traitance avec le secteur très offensive.
Enfin, le dernier frein, qui tend à disparaître, c’est le manque de démarche commerciale de la part des ESAT et des EA. Mais, de plus en plus, les chefs d’équipes adoptent cette démarche et reçoivent nos commandes comme de nouveaux challenges à relever.
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