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Est-il possible de faire carrière avec un handicap invisible ? Oui ! En voici une preuve avec Stéphane Foucault, qui est aujourd’hui Ressource Planner et Change management leader au sein de Nokia. Il nous en dit plus sur son parcours et sur l’impact de son diabète de type 1 sur son quotidien professionnel.
Pouvez-vous nous présenter les fonctions que vous exercez au sein de Nokia ?
Je travaille dans l’équipe « Operations 5G » en tant que Resource planner et Change management leader. Concrètement, mon rôle est d’aider à la construction des budgets en matière de Ressources et en corrélation avec la masse salariale, pour préparer et implémenter les divers changements d’organisation auxquels nous devons faire face.
Je supervise également le développement d’un outil nous permettant de répondre à l’ensemble de nos besoins en RH, Finance, R&D Managers, ou encore Project Manager pour nous aider à planifier les Ressources. C’est un vrai challenge, dans un environnement international, où l’on doit gérer des contraintes d’organisations transverses et respecter la législation quant au RGPD (Règlement Général sur la Protection des Données), puisque nous traitons des données concernant les personnes de l’entreprise. Pour réussir, je suis en contact avec de nombreuses entités support de chez Nokia !
Notre objectif, c’est d’automatiser les tâches administratives pour dégager du temps de gestion à nos équipes. A terme, nous souhaitons déployer cet outil à l’ensemble de la business group « Mobile Network ». Aujourd’hui, ce sont 4 300 personnes qui sont concernées, mais si cet outil venait à se généraliser, il permettrait de pouvoir gérer plus de 20 000 collaborateurs. Ce serait une grande victoire pour l’amélioration des process internes pour l’équipe !
En parallèle à ce travail « technique », je suis aussi correspondant local de la Mission Handicap pour le site de Nokia Paris Saclay ! C’est un poste auquel je viens tout juste d’être nommé et je suis vraiment excité à l’idée de commencer. J’ai toujours été un acteur bénévole depuis de nombreuses années, c’est donc une vraie reconnaissance que d’officialiser ce rôle et ancrer mon désir de contribuer au développement de mon entreprise sur ce sujet passionnant. M’investir dans ce rôle c’est aussi donner du « sens » à mes actes.
Dans une précédente interview, vous avez déclaré ne pas avoir déclaré votre handicap avant votre arrivée chez Nokia. Quels ont été les freins ?
Il ne s’agissait pas de freins en tant que tel. Je ne savais pas que mon diabète de type 1 me permettait d’effectuer une demande de RQTH (Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé). Je n’ai jamais caché ma maladie à mes Managers. C’est ma tutrice de l’époque, alors que j’étais encore un apprenti, qui m’a informé de cette possibilité. J’ai donc entrepris les démarches nécessaires.
Votre parcours d’études supérieures en a-t-il été plus complexe ?
Non je n’en ai jamais eu le sentiment. J’ai toujours eu la chance de pouvoir effectuer un cursus normal. Le plus compliqué a été au moment de la déclaration de la maladie. Le système immunitaire ayant été affecté, j’étais très souvent malade et j’ai dû manquer presque un mois complet de cours. Il a fallu tout rattraper… Cependant, j’ai eu la chance d’avoir des professeurs compréhensifs et ils se sont investis, sur leur temps personnel le week-end pour me faire rattraper le retard ! Je leur en serai toujours reconnaissant !
Aujourd’hui, vous en parlez librement auprès de vos collègues. Comment se déroule votre quotidien professionnel ?
Je vis autant que possible sans trop penser à ma maladie. Aujourd’hui, j’en discute sur le ton de la rigolade avec mon équipe. Une hypoglycémie est toujours l’occasion de se retrouver autour d’un gouter improvisé quand on le peut. Les hyperglycémies aussi d’ailleurs ! (rires) Je bois généralement de l’eau ou des tisanes, sans sucre, pour me réhydrater ! Un tas de facteurs environnementaux, comme la pression atmosphérique, affecte mon diabète. On en profite pour faire des pronostics météorologiques en fonction de mes besoins en insuline ! C’est plutôt marrant et… ça se vérifie très souvent !
Des aménagements de votre temps de travail ont-ils été mis en place par l’entreprise ?
Je n’ai pas d’aménagement particulier, car mon diabète est bien équilibré, mais cette pathologie fait partie des MCE (Maladies Chroniques Evolutives) donc il faut rester vigilant. J’aurai peut-être besoin d’adapter certaines choses avec le temps. J’ai eu pendant un certain temps la chance de pouvoir obtenir des aides de Nokia pour m’équiper de capteurs de glycémie qui permettaient à la pompe à insuline de s’arrêter en cas de chute trop brutale de la glycémie pour prévenir les hypoglycémies. Un vrai plus en cas de déséquilibre ponctuel !
Quel conseil donneriez-vous à un étudiant en situation de handicap qui n’ose pas évoquer sa situation de handicap ?
C’est une question délicate. Je pense qu’il ne faut pas se sentir forcé. C’est une démarche tout à fait personnelle, surtout dans le cadre d’un handicap invisible. Il faut déjà l’accepter soi-même pour le vivre bien malgré les difficultés. C’est une première grande victoire ! Ensuite, seule la personne est « maître » de ce qu’elle veut en dire ou non.
Dans mon cas, j’ai fait le choix de le dire, entre autres, pour ma sécurité. Je préfère que mon entourage soit au courant si jamais je venais à faire un malaise, je sais qu’ils seront à même de prendre les bonnes décisions rapidement !
Vous êtes en situation de handicap et souhaitez entreprendre des études supérieures ? L’entreprise Nokia vous intéresse ? Contactez l’association @TalentEgal sans tarder !
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