Alors que la compétition bat son plein, Talentéo vous propose de rencontrer deux des créateurs du Défi H. Nous retrouvons aujourd’hui Jean Royné et Jacques Mezhrahid qui nous en disent plus sur l’initiation de ce challenge !
Bonjour, pouvez-vous vous présenter ainsi que votre entreprise ?
J.R. : Jean Royné, Directeur général du groupe média IT News Info éditeur des marques : Le Monde Informatique, CIO, Réseaux & Télécoms, Digital World et Distributique. Nous nous adressons essentiellement à un public de professionnels en charge des nouvelles technologies au sein des entreprises et administration. Particularité de IT News Info : nous sommes le premier groupe de presse en France à avoir totalement basculé d’un modèle papier à un modèle entièrement web, il y a de cela 7 ans.
J.M. : Jacques Mezhrahid, responsable de l’offre Digital et en charge de l’innovation pour Sogeti France. Sogeti est l’un des leaders des services technologiques et du test logiciel, spécialisé dans la gestion des applicatifs, des infrastructures et les services en ingénierie. L’entreprise propose des solutions innovantes autour du « Testing », du « Business Intelligence & Analytics », de la Mobilité, du « Cloud » et de la Cybersécurité, s’appuyant sur sa méthodologie et son modèle global de prestations de services Rightshore®. Présente dans 15 pays avec plus de 100 implantations locales en Europe, aux États-Unis et en Inde, la société réunit plus de 20 000 professionnels. Sogeti est une filiale à 100 % de Capgemini S.A., coté à la Bourse de Paris.
Le Défi H en est à sa 4ème édition, quelles sont ses origines ?
J.R. : Tout le mérite en revient à Sogeti France qui a eu l’idée de ce concours destiné aux étudiants des filières informatiques. Les équipes de Sogeti nous ont sollicité pour promouvoir ce concours via Le Monde Informatique (LMI). Compte tenu de son objectif et de sa philosophie nous avons souhaité nous engager à leurs côtés pour porter plus fortement et plus loin ce projet qui ne s’appelait pas encore Défi H.
J.M. : Comme toute idée un peu folle, celle du Défi H a émergé en 2011 au cours d’une discussion près de la machine café. Le challenge était de taille : serions-nous capable d’intéresser l’écosystème interne de Sogeti et externe des entreprises et des associations autour de ce projet pour qu’il voit le jour ? Et l’aventure a démarré avec la première édition grâce à la Mission Handicap, des partenaires de la première heure comme LMI, Tremplin et L’ADAPT et avec le soutien de la Direction Générale de Sogeti France.
Selon vous, en quoi l’innovation technologique au service du handicap est-elle essentielle ?
J.R. : La technologie n’est qu’un moyen, un outil, sans doute le plus performant, pour contrecarrer un handicap. Mais elle n’est rien sans la volonté, d’une femme, d’un homme qui un jour, décident de refuser une situation et d’en faire un combat au quotidien. C’est ainsi qu’aboutissent des solutions pour ouvrir l’accès à un monde encore pensé que pour les « valides ».
J.M. : Je ne sais pas si elle est essentielle, ce que je sais par contre c’est que les technologies sont aujourd’hui plus que jamais disponibles pour pouvoir apporter des solutions. Elles apportent une aide notamment pour le handicap et participent à la réduction de la fracture numérique : utilisation de la reconnaissance vocale, Internet des objets avec l’instrumentation de fauteuils, robotique, casque neuronal, … Depuis 4 ans les solutions mises en œuvre utilisent les dernières avancées au niveau technologique.
Pourquoi avoir choisi le format d’un concours destiné aux étudiants ?
J.R. : Comme je vous le disais, c’est Sogeti qui a eu cette idée ; l’aspect d’une course entre différents équipages d’étudiants nous a immédiatement séduit.
J.M. : Le but est bien d’identifier la manière dont on peut utiliser ces technologies et créer un « momentum » sur le sujet. Pour cela, il n’était pas question de lancer un « hackathon » sur 48 heures mais de proposer le montage d’un vrai projet sur 5 mois. La question était simple : saurait-on mobiliser pour mettre en œuvre des projets réunissant l’énergie et la créativité d’étudiants et le savoir faire de professionnels de Sogeti ? Le tout pour créer un échange avec des associations traitant de l’insertion ou de la réinsertion professionnelle de personnes en situation de handicap ? Nous ne savions pas quelle serait l’adoption de ce concept par les écoles. Les résultats des précédentes éditions et le nombre d’équipes en lice cette année (10) démontrent c’est possible.
Que pensez-vous des équipes de cette année ? Avez-vous des coups de cœur ?
J.R. : « No comment » sur ce point, inutile d’essayer d’influencer le jury (rires). Je peux simplement vous dire que les équipes qui ont pris le départ de ce 4ème Défi H ne doivent rien au hasard. Elles ont déjà passé le cap des pré-sélections, ce qui n’est pas rien.
J.M. : Comme Jean Royné le souligne, cette question est adroite mais la réponse est soumise au devoir de réserve. Ce qui est sur c’est que depuis son lancement, chaque année de nouvelles idées, de nouveaux projets font découvrir des solutions pour des types de handicap différents. Et tous les ans les étudiants nous étonnent. Cette année de la même manière, la compétition est très relevée.
Que peut-on souhaiter à cette nouvelle édition et à ses candidats ?
J.R. : Toujours plus de résonance auprès d’un public toujours plus large. C’est pour moi le but premier du Défi H. Faire sortir de l’ombre ces problèmes d’insertion professionnelle que rencontrent les personnes handicapées. Vous ne pouvez pas imaginer les formes extrêmement variées que peut revêtir le handicap. Un exemple : comment fait une personne pour retrouver dans un bâtiment une porte de la même couleur que les murs quand cette personne ne perçoit pas les nuances de couleur ?
Concernant les candidats, ils en sortiront changés avec le sentiment d’avoir accompli quelques choses de fort et ils auront raison ! Ils repartiront aussi avec une expérience qui vaut tous les stages en entreprises.
J.M. : Pour le Défi H de continuer à fédérer avec l’arrivée de nouveaux partenaires, de nouvelles idées et une capacité à s’installer dans la durée en France voire en Europe : une édition est également en cours en Hollande.
Pour les étudiants, de profiter de tout ! C’est-à-dire de goûter au Défi H comme une vraie expérience « extra » « ordinaire » et d’en tirer des enseignements qui, j’en suis sûr, les accompagneront tant d’un point de vue technique que sur le plan humain. La compétition est prenante, elle nécessite énormément d’implication et d’engagement… Mais le résultat au bout est toujours riche de sens !
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