Dans notre série « A la découverte des handisports », nous changeons aujourd’hui de perspective : Thibaud, d’En route pour Rio nous emmène à la rencontre du handisport canadien. Suivez le guide ! 

Grâce à son histoire, sa politique, son implantation dans la société ou encore son état financier, le handisport canadien ne cesse de progresser, pour être aujourd’hui l’un des meilleurs au monde.

Une histoire forte

Depuis 1968 et les premiers Jeux Paralympiques, le Canada a pris part à toutes les éditions – été et hiver compris – dont ceux de Toronto en 1976. Ces derniers marquèrent l’histoire du paralympisme. En effet, c’est à cette occasion que furent intégrés pour la première fois des athlètes malvoyants et amputés au programme auparavant réservé uniquement aux handisportifs en fauteuil. Cette évolution impliquait évidemment des infrastructures plus nombreuses, car cela entraînait la présence de 450 concurrents supplémentaires. Une telle organisation a été possible grâce au docteur canadien Robert Jackson, alors futur fondateur du Comité Paralympique Canadien (CPC).
Suite à cet évènement, le gouvernement décidait d’attribuer des fonds au développement d’activités sportives pour les personnes atteintes d’un handicap. Depuis, le mouvement paralympique canadien n’a cessé de se développer pour devenir l’une des meilleures nations mondiales.

Une mise en œuvre pour un atteindre un objectif clair et précis

Le Canada, qui a clairement affiché l’objectif de devenir la meilleure nation paralympique au Monde d’ici 2022, met toutes les chances de son côté pour y parvenir.
Pour commencer, en 2013, un énorme bouleversement a lieu dans l’organisation du CPC avec l’arrivée d’une nouvelle chef de direction – Karen O’Neil – , d’une nouvelle directrice exécutive – Catherine Gosselin – , d’un nouveau conseil d’administration et de nouveaux représentants des athlètes et des entraîneurs.
On voit aussi de nouveaux changements dans les règlements, avec des directives plus claires pour pouvoir mieux cibler les objectifs.
Des partenariats de plus en plus nombreux viennent également apporter un plus à ce souhait d’être les premiers. Ainsi en 2013/2014, cinq nouveaux commanditaires sont venus se greffer au projet : la Banque Canadienne Impériale de Commerce (CIBC), Conceptum, Yahoo Sport, SendtoNews et la Monnaie Royale Canadienne.
Depuis 2011, le chiffre d’affaires en terme de parrainage a plus que doublé : 975 000 dollars en 2011 contre 2,6 millions en 2014. Le gouvernement joue également un rôle important dans ce challenge, avec encore une fois un apport qui a augmenté : 4,7 millions en 2011 contre 6 millions en 2014.
Le CPC s’exporte aussi à l’étranger, en se rapprochant notamment des instances mondiales comme le Comité Paralympique International (IPC), lui permettant d’obtenir des évènements de classe mondiale dans le pays : Jeux Parapanaméricains en 2015, Coupe du Monde de basket féminin en fauteuil 2014, etc.
L’implantation de plus en plus en grande du handisport dans la société canadienne et la recherche constante de nouveaux talents participe également à cette opération de grande envergure.

De nombreux programmes de sensibilisation dans une société imprégnée

A l’image des derniers chiffres concernant les Jeux Paralympiques de Sochi – 8,8 millions de téléspectateurs, 92h de retransmission à la télé, 350h de couverture numérique en direct – , la société canadienne est une société dans laquelle le handisport est sans cesse présent. Notamment à travers un nombre de programmes très important, afin de toucher de plus en plus de monde, mais aussi pour recruter de nouveaux talents. Les principaux d’entre eux sont ainsi :

  • « Sans limites » : un programme permettant aux militaires malades et blessés d’essayer certains handisports.
  • « Bon départ » : Un programme de subventions avec chaque organisation partenaire contribuant à hauteur de 50’000 dollars pour les enfants touchés par un handicap.
  • « Nouvelles perspectives, vie nouvelle » : Formation de professionnels et étudiants de santé pour qu’ils puissent parler du bienfait du sport aux personnes en situation de handicap.
  • « La semaine parascolaire paralympique » : Pendant une semaine, de nombreuses activités en lien avec le handisport sont proposées dans les hôpitaux, centres de rééducation et école. Ce programme a ainsi touché 307 écoles et 80’000 étudiants en 2014 – contre 100 écoles et 44’000 étudiants en 2013.
  • « Les Festivals de parasport » : 8 festivals ont ainsi eu lieu en 2013/2014, attirant 3’391 participants, avec 74 sports présentés.

Avec cet ensemble de manifestations, le CPC a démontré qu’il fallait centrer la politique sur l’importance du chemin à parcourir pour augmenter le nombre de pratiquants et aider les futures générations.
Des entreprises ont également organisé elles-mêmes des programmes de mobilisation, comme Petro-Canada qui a mis, à l’occasion des Jeux de Sochi, des billets gratuits à disposition des familles et amis des athlètes canadiens. La société d’essence Canadian Tire a également mis en place les « Vendredis Paralympiques », des journées où des paralympiens viennent partager leurs histoires dans les bureaux. A l’image des ces deux sociétés, la civilisation canadienne est imprégnée par le handisport. Ainsi, 3 canadiens sur 4 estiment que les performances des handisports sont extraordinaires.
Après Sochi, 29 fêtes de retour ont eu lieu dans sept provinces pendant 3 semaines, une véritable réussite qui avait des têtes d’affiche comme le skieur Josh Dueck, qui a même servi pour la campagne de sensibilisation de Air Canada. La Compagnie de la Baie d’Hudson (HBC) a été jusqu’à mettre en place la vente de tee-shirt en hommage aux Jeux Paralympiques de Sochi, une opération qui a tellement bien fonctionné qu’elle sera reconduite en 2015 et 2016.
Par ailleurs, 3 millions de dollars ont été rapporté par les annonces télévisées pendant les derniers Jeux Paralympiques. Au niveau médiatique justement, le CPC a récemment obtenu des droits de diffusion pour les Jeux Paralympiques et les différents championnats du monde, assurant ainsi une présence régulière du handisport dans les médias de masse, comme CBC/Radio-Canada, Sportsnet, Yahoo Sport ou encore AMI et SendtoNews.
Coté internet, le CPC ne cesse de proposer des outils pour augmenter le nombre d’informations et de conseils, et ce dans le but de donner plus de visibilité.
L’année 2015, annoncée comme l’année du sport, sera une année de sensibilisation au paralympisme dans les Amériques. Ce fait sera appuyé par les Jeux parapanaméricains de Toronto, tout en s’inspirant du modèle Londonien de 2012.

Un professionnalisme croissant

Le CPC assure les meilleurs résultats à l’élite professionnelle canadienne en portant une attention toute particulière sur « la base ». Ainsi, l‘envie de former des entraîneurs de haute performance afin d’avoir les meilleurs entraîneurs mondiaux, comme d’en augmenter leur nombre, est de plus en plus présente dans les idées du CPC.
Ce dernier fait d’ailleurs participer ses athlètes susceptibles d’atteindre les podiums à de nombreux programmes. Beaucoup d’handisportifs sont aussi intégrés dans un programme appelé Développement à Long Terme de l’Athlète (DLTA), une description des étapes de développement accompagnées des attentes en terme d’habiletés physiques, techniques et tactiques – la voile, le snowboard, le cyclisme, le triathlon et le curling en bénéficient à travers de nombreuses conférences -. Les athlètes sont aussi suivis après la retraite et de nombreux instituts de sport proposent sans cesse des services de qualité croissante.
Des préparatifs ont également lieu en amont des grands rendez-vous, en repérant les lieux, instaurant une relation avec les organisateurs ou encore en faisant participer les handisportifs à des compétitions tests sur place.

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