Si vous en avez assez de ne pas savoir exactement ce qu’est le handicap… Qu’en plus vous venez d’apprendre que 80 % des handicaps sont invisibles, et que vous vous demandez comment c’est possible…Ou si vous ignorez si un mal de dos est un handicap, un prétexte, ou un alibi ? La suite est pour vous…
Parler de handicap, essayer de dissiper les stéréotypes permet déjà de se confronter à la réalité et de mieux comprendre. Définir clairement les mots qu’on utilise, se pencher sur la définition légale du handicap aide à poser des jalons dans la connaissance de l’autre.
Où commence le handicap ? Qu’est-ce qu’un Travailleur Handicapé ? Comment obtient-t-on la Reconnaissance de son handicap, la fameuse RQTH ? Y a-t-il des catégories prédéfinies, ou bien est-ce dépendant d’un jugement au cas par cas ? Qui a les compétences pour décider ? Coup de balai sur les a priori et les incertitudes, prenons un moment à tête reposée pour y voir plus clair, et comprendre les informations incontournables en la matière.
Le handicap
Constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant.
Loi n°2005-102, Article L114 du Code de l’action sociale et des Familles.
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a apporté une typologie des handicaps, qui aide à les catégoriser.
- LE HANDICAP MOTEUR : difficultés de motricité des membres inférieurs/supérieurs, lombalgies, troubles musculo-squelettiques, arthrose, sclérose en plaque, etc.
- LE HANDICAP SENSORIEL : diminution ou perte de l’audition ou de la vue principalement, mais aussi de tout autre sens.
- LA MALADIE INVALIDANTE ET/OU CHRONIQUE : maladies respiratoires, digestives, parasitaires, infectieuses : diabète, déficience cardiaque, cancer, hépatite, allergies, épilepsie, VIH, maladie orpheline, etc.
- LE HANDICAP PSYCHIQUE : dysfonctionnement de la personnalité pouvant entraîner des troubles du comportement et de l’adaptation sociale : dépression, névrose, psychose, etc.
- LE HANDICAP COGNITIF : troubles de l’attention, de la mémoire, de l’adaptation au changement, du langage, des identifications perceptives (gnosies) et des gestes (praxies). Le handicap cognitif n’implique pas de déficience intellectuelle mais des difficultés à̀ mobiliser ses capacités.
- LE HANDICAP MENTAL : il peut se définir comme la conséquence d’une déficience intellectuelle. Cette dernière peut être considérée comme une capacité plus limitée d’apprentissage et un développement intellectuel significativement inférieur à la moyenne.
La Reconnaissance en Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH)
La demande est évaluée par l’équipe de la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Elle est ensuite soumise à la décision de la Commission des Droits et de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH). Une seule condition indispensable : avoir plus de 16 ans. La définition du handicap au travail se base sur une autre loi, dépendante cette fois-ci du Code du travail :
Est considérée comme travailleur handicapé au sens de la présente section toute personne dont les possibilités d’obtenir ou de conserver un emploi sont effectivement réduites par suite de l’altération d’une ou plusieurs fonctions physique, sensorielle, mentale ou psychique.
Article L323-10 du Code du travail.
Au travail sont reconnus comme handicapés les titulaires d’une carte d’invalidité et les bénéficiaires de l’Allocation aux Adultes Handicapés (AAH).
La RQTH permet d’accéder à ce statut. Concrètement, la demande de RQTH se fait à la MDPH de votre département. Une fois le dossier déposé, il sera transmis à la CDAPH. Sans réponse après 4 mois, le dossier est considéré comme rejeté. Les raisons du rejet sont les suivantes :
- Une impossibilité totale d’accéder à l’emploi
- Un accès à l’emploi pleinement réalisable
La RQTH n’est pas à signaler obligatoirement à l’employeur. A vous, Travailleur Handicapé, de décider de le mettre en avant ou non.
La RQTH permet, quand elle est déclarée à son employeur :
- d’améliorer son confort au travail, votre employeur pourra financer par exemple des appareillages auditifs, des adaptations légères de votre poste de travail comme un écran plus grand, un logiciel de traduction…
- de préparer votre entourage professionnel à ne pas mal juger un absentéisme fréquent, s’il est expliqué, comme pour un sportif de haut niveau, par des temps nécessaires et indispensables pour vous.
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