Entre juin 2021 et juin 2022, le taux de chômage des personnes en situation de handicap est passé de 15 % à 12 %. Fort de ces constats et dans un objectif de plein emploi s’est tenue la 6e Conférence nationale du handicap. 17 nouvelles mesures pour favoriser l’emploi des personnes en situation de handicap ont été proposées à son issue. Talentéo analyse pour vous ce que pourront changer ces mesures. Décryptage !
Axe 1 : améliorer l’orientation professionnelle et rôle de Cap Emploi Pôle Emploi dans l’accompagnement et l’orientation des demandeurs d’emploi en situation de handicap
Ce premier axe a une vocation : intégrer les personnes en situation de handicap au circuit classique de l’emploi.
Jusqu’à présent, en plus d’accorder la RQTH, MDPH oriente les travailleurs, soit vers le milieu ordinaire, soit vers le milieu adapté. Que ce soit l’un ou l’autre, Cap Emploi et Pôle Emploi n’ont qu’un rôle partiel.
Suite à ces mesures, la MDPH qui attribuerait toujours la RQTH. En revanche, ce qui pourra changer sera la bascule automatique de l’information vers Cap Emploi et Pôle Emploi de cette attribution. Les liens avec ces organismes seraient plus étroits avec un d’accompagnement des demandeurs d’emploi sur plusieurs plans. Avec des experts, et en mettant la personne au centre de la réflexion, un vrai travail sur le diagnostique d’orientation qui sera mis en place. La possibilité sera également donnée de faire des d’immersions en ESAT ou en EA.
Depuis le 1er janvier 2017, il est possible d’avoir recours à l’emploi accompagné. Celui-ci permet d’assurer un accompagnement aux personnes qui le souhaitent et ce dès 16 ans. Ainsi, le bénéficiaire profite non seulement de conseils pour s’insérer durablement dans la vie professionnelle, mais l’entreprise qu’il intègre est aussi accompagnée.
En parallèle, le gouvernement prévoit l’augmentation du budget alloué à l’accompagnement des personnes en situation de handicap invisible. Ici aussi, employeur comme salarié seraient accompagnés !
Axe 2 : Rendre plus claire l’accès au droit des personnes en situation de handicap
Inciter les personnes en situation de handicap à reprendre une activité professionnelle est l’objectif phare de ce 4e axe.
Pour atteindre cet objectif, le cumul entre les allocations perçues et les revenus de travail seront facilités, pour éviter une perte de pouvoir d’achat.
Les aménagements matériels et les outils adaptés pourront être portables d’un emploi à un autre. Dans les conventions, les entreprises pourront ainsi prévoir que les salariés quittant une entreprise emportent les aménagements dont ils ont bénéficiés. Cela permettra de fluidifier le passage d’un employeur à l’autre, éviter des pertes de temps ou les difficultés d’adaptation. Le référent handicap de l’entreprise ou les représentants du personnel auront dans ce cas un rôle privilégié pour faciliter l’application de cette mesure !
Les personnes bénéficiant d’une pension d’invalidité ou d’une rente d’incapacité bénéficieront alors des mêmes droits que les personnes titulaires d’une RQTH. Tout cela sans avoir à passer par la MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). L’objectif est ici d’éviter des processus administratifs supplémentaires, pouvant occasionner une perte de temps.
Du côté des ESAT, il y aura également des changements en perspective. Que ce soient la complémentaire santé ou le droit de grève, les usagers des ESAT auront les mêmes droits individuels et collectifs que des personnes ayant le statut de salarié. Cependant, ils auront toujours le statut d’usager et non de salarié pour être protégés du licenciement.
Axe 3 : Garantir et faciliter l’accès à la formation dite ordinaire
Qu’est-ce que la formation ordinaire ? Par opposition au milieu protégé comme les ESAT, le milieu ordinaire regroupe les entreprises des secteurs privés et publics. Le milieu protégé propose un environnement de travail adapté aux possibilités des personnes en situation de handicap qui ne pourraient pas trouver de solutions d’aménagement de poste dans le milieu ordinaire. L’apprentissage est un excellent moyen d’intégrer le milieu ordinaire pour une personne en situation de handicap !
L’alternance pour les adultes en reconversion sera le fer de lance de cet axe. Pour cela, le gouvernement prévoit l’augmentation de la rémunération de base de l’apprenti en situation de handicap. Cette élévation s’expliquerait par la prise en compte des expériences précédentes. Parallèlement, du côté des entreprises, l’AGEFIPH pourrait augmenter sa prime pour les structures accueillant des travailleurs en situation de handicap.
Puisque c’est parfois le matériel qui fait frein à la formation, les apprenants pourront bénéficier d’un prêt d’équipement. Les FIPHFP et AGEFIPH entretiendront une plate-forme de prêt de matériel à destination des personnes en formation ou en contrat court.
Mesure centrale de cet axe : permettre à tous les apprenants en situation de handicap d’intégrer un organisme de formation ordinaire. En cas d’aménagement, Pôle Emploi majorera la prise en charge de la formation. Ainsi, la structure instructrice pourrait financer les aménagements nécessaires.
Dernière mesure : la création d’un sac à dos numérique. Celui-ci pourrait permettre à chacun d’avoir accès à tous les aménagements digitaux perçus depuis le début de sa scolarité.
Axe 4 : Favoriser l’engagement des employeurs, privés comme publiques
Dernier axe de cette nouvelle annonce, il favorisera l’insertion des personnes en situation de handicap dans le milieu ordinaire.
Pérenniser les dispositifs des entreprises de travail temporaire et les CDD tremplins permettra de réduire le taux de chômage des personnes en situation de handicap. En effet, elles permettraient à des travailleurs d’exercer un emploi sur de courtes durées.
Les 38 Emplois exigeants des Conditions d’Aptitude Particulières seront le fruit d’une révision. Cette liste n’interdit pas l’exercice de ces professions aux personnes en situation de handicap, mais estime incompatible le handicap avec ces fonctions.
Le site internet de Pôle Emploi sera au centre d’une expérimentation. En effet, les demandeurs d’emploi en situation de handicap distingueront plus simplement parmi toutes les offres celles d’employeurs engagés sur le handicap. De même, les employeurs pourront identifier des candidats en situation de handicap pour diversifier leurs effectifs !
La modernisation du baromètre emploi et handicap permettra un accès en toute transparence à ces informations. Tous les employeurs qui s’engagent dans une démarche de labellisation diversité devront le renseigner. Il en sera de même pour ceux sous accord ou accompagnés par l’AGEFIPH ou la FIPHFP.
Lors de cette conférence, il a été proposé qu’un décret préciserait également le rôle du référent handicap. Grâce notamment à la création d’une feuille de route, leur formation permettra dans ce cas, un meilleur encadrement et accompagnement des personnes en situation de handicap dans les entreprises.
Prévoyant de s’attaquer à plusieurs axes, ces propositions ont pour objectif de favoriser l’insertion des personnes en situation de handicap dans le milieu ordinaire. Elles doivent d’abord être affinées et votées ensuite avant de s’appliquer pleinement dans un cadre légal. Pour un savoir plus restez connecté sur nos plateformes ! Retrouvez toute l’actualité du handicap et de l’emploi sur talenteo.fr, LinkedIn et Facebook !
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