Peu de personnes le savent, mais tout le monde peut un jour devenir aidant familial. Mais qu’est-ce qu’un aidant familial exactement ? Quels sont les dispositifs existants ? Quelles sont les mesures prévues en faveur des proches aidants ? Focus sur cette aide à la personne essentielle.

Qu’est-ce qu’un aidant familial ?

Ils seraient 11 millions en France, dont 62 % en activité, soit 1 salarié sur 5 : les proches aidants. Souvent issu de la même famille, un aidant familial est une personne qui vient en aide à une personne en situation de handicap, de vieillissement ou de maladie de son entourage pour l’aider dans les tâches de la vie quotidienne. La personne aidée peut aussi bien être un enfant, un adulte ou encore une personne âgée.

De son côté, l’aidant familial peut être un conjoint, un parent, un enfant, un membre de la famille ou de l’entourage. L’aidant d’un proche peut aussi être un voisin ou un ami qui entretient des liens étroits et stables avec la personne aidée. La moyenne d’âge d’un aidant familial est estimée à 49 ans, mais ne cesse de rajeunir.

Aide à la vie quotidienne

L’aidant familial apporte ponctuellement ou durablement son aide, qui peut alors prendre plusieurs formes :

  • soins à la personne
  • gestion administrative et budgétaire
  • tâches ménagères
  • soutien psychologique
  • communication

La charge des proches aidants varie en fonction du besoin des personnes aidées. En moyenne, l’aidant familial passerait ainsi entre 7 et 20 heures hebdomadaires à aider son proche en difficulté. Par ailleurs, c’est plutôt une aide sur le long terme : 75 % des aidants le sont depuis au moins 4 ans et 34 % depuis au moins 10 ans.

Les répercussions psychologiques peuvent être importantes, notamment du fait de l’inquiétude ressentie envers la personne aidée. Sans compter que l’aide apportée peut aussi être source de stress. De plus, l’aidant non professionnel de personnes âgées ou en situation de handicap important peut se retrouver en proie à la fatigue, voire à l’épuisement.

Des conséquences dans la vie professionnelle

Certains aidants familiaux continuent à exercer une activité professionnelle en parallèle du soutien apporté à leur proche dépendant. Conciliant alors le rôle d’aidant et leur vie professionnelle, les aidants font souvent face à plusieurs difficultés telles que :

  • le manque de temps
  • le stress
  • la fatigue

Pour pallier ces difficultés et continuer à exercer leur rôle d’aidant familial, 45 % des aidants négocient ainsi des aménagements. Cela passe par des modifications dans les horaires de travail, la réduction du nombre d’heures, voire un changement d’activité professionnelle. Devant la dépendance de leur proche souffrant, certains aidants déclarent même avoir dû stopper leur travail.

Les salariés aidants touchent tous les niveaux hiérarchiques et toutes les entreprises. Pourtant, il existe de nombreux dispositifs pour soulager leur quotidien.

Aidant familial non salarié : tour d’horizon des dispositifs

En vous déclarant proche aidant, vous bénéficiez d’un statut d’aidant familial qui vous octroie des droits.

Le droit au répit a été mis en place en 2016. Son objectif ? Venir en aide à l’aidant naturel, afin de lui permettre de déléguer temporairement l’accompagnement de son proche et bénéficier d’un temps de pause.

Inscrit dans le Code d’action sociale et des familles, le droit au répit est un moyen de prévenir l’épuisement physique et psychique de l’aidant familial. Concrètement, ce dispositif offre une enveloppe de 500 euros allouée par an et par proche dépendant, proposant des solutions d’accueil et d’accompagnement à domicile.

Toujours dans le cadre de ce droit, des services de répit pour les aidants de personnes en situation de handicap et les aidants de personnes âgées sont déployés. Cependant, la lourdeur des démarches administratives et la difficulté de prise en charge financière limitent leur accès…

Le congé du proche aidant

Remplaçant depuis 2017 le congé de soutien familial, le congé du proche aidant permet à tout salarié de stopper temporairement son activité afin de s’occuper d’un proche en situation de handicap ou d’une personne en perte d’autonomie.

Pour en bénéficier, l’aidant familial doit entretenir des liens étroits et stables avec la personne aidée sans nécessiter de liens de parenté. En l’absence de dispositions conventionnelles, ce congé est valable pour une durée de trois mois renouvelables. Toutefois, il ne devra pas dépasser 1 an sur toute la carrière du salarié.

Grâce à la loi de finances de la Sécurité sociale pour 2020, le congé du proche aidant peut être accordé sans condition d’ancienneté et être indemnisé sous la forme d’une allocation journalière de proche aidant, l’AJPA.

Les dispositifs mis en place par l’employeur

Devant l’ampleur du phénomène, certaines entreprises mettent en place d’autres dispositifs en faveur des aidants non professionnels, tels que :

  • le don de jours de congés ou RTT entre collègues
  • des groupes de paroles
  • l’accès à des plateformes de soutien psychologique
  • l’accès à des services facilitateurs consacrés

Dans certaines entreprises, des employeurs proposent également des services de prestataires mandatés. Ces derniers proposent alors des services à la place de l’aidant familial (trouver un professionnel de santé, un service de portage de repas, etc…).

Le soutien national

Ces dernières années ont vu émerger de nombreux textes législatifs, témoignant d’une véritable prise de conscience de la situation des aidants. Parmi ces textes, on peut citer la loi visant à favoriser la reconnaissance des proches aidants, publiée au Journal officiel du 23 mai 2019. Son objectif ? Tester auprès de plusieurs porteurs de projets un système de “relayage” permettant à l’aidant familial de se faire remplacer durant plusieurs jours consécutifs.

Le gouvernement a par ailleurs lancé en octobre 2019 un plan national de mobilisation et de soutien en faveur des aidants, devant entrer en vigueur de façon progressive jusqu’en 2022. Autre mesure : l’instauration d’un numéro unique national de soutien gratuit.

Aidant familial salarié : tour d’horizon des dispositifs

La personne aidée bénéficie de l’APA

Sous certaines conditions, les personnes aidées bénéficiant de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie ou APA, peuvent rémunérer un aidant familial. Les proches aidants, hors conjoint, concubin et personne ayant conclu un PACS, peuvent alors être salariés dans le cadre de l’APA. Attention, la personne aidée doit justifier des sommes versées par rapport au plan d’aide dont elle bénéficie, que ce soit par le nombre d’heures ou le types d’aide.

La personne aidée bénéficie de la PCH

La Prestation de Compensation du Handicap ou PCH, est une aide financière destinée à rembourser les dépenses liées à la perte d’autonomie des personnes en situation de handicap. Elle peut, sous certaines conditions, permettre à la personne aidée de salarier ou dédommager l’aidant. Le conjoint, le concubin, le partenaire de PACS, le parent, l’enfant, les personnes retraitées et les personnes exerçant une autre activité professionnelle à temps plein ne sont pas éligibles à cette aide, sauf besoin d’aide constante.

La personne aidée ne bénéficie pas d’aides

Si la personne aidée ne bénéficie ni de l’APA, ni de la PCH, mais qu’elle possède les ressources nécessaires suffisantes, elle peut employer un proche aidant dans le cadre des services à la personne en tant qu’aide à domicile. Le proche aidé devient alors particulier employeur et le proche aidant un salarié. Dans ce cas, l’aidant dispose d’un contrat de travail, d’une sécurité sociale, d’une assurance retraite, de congés payés, de droits au chômage…

Quels enjeux pour les entreprises ?

La tendance du vieillissement de la population nous montre que les entreprises seront de plus en plus confrontées à des salariés ayant un rôle d’aidant. Pour répondre au mieux à leurs besoins, il est nécessaire de mettre en place des actions en faveur de ces salariés aidants  :

  • lutter contre la non-discrimination
  • être à l’écoute des besoins, des difficultés et des attentes
  • préserver la santé des proches aidants
  • reconnaître la situation d’aidant et les compétences
  • offrir de la souplesse dans les horaires de travail
  • s’inscrire dans une démarche RSE
  • faire émerger de nouvelles formes d’organisation du travail et de façons de manager

Vous êtes salarié aidant ou vous connaissez un aidant familial ? Vous souhaitez témoigner de votre expérience ? La parole est à vous !

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