Du 9 au 13 juin dernier, ont été organisés au Portugal, les Championnats du Monde de Paracyclisme UCI sur route. L’occasion pour le Pôle Espoir de Paracyclisme France de proposer à leurs trois représentants, Alexandre, Dorian et Heidi, les épreuves du contre-la-montre et de la course en ligne. Qualifiés pour les jeux paralympiques de Tokyo, nous sommes partis à la rencontre de Christophe Dizy, entraîneur de cette équipe pleine de richesses !

« Plus qu’une équipe, une seconde famille » : quelle est l’histoire du pôle espoir cyclisme ?

Christophe Dizy : Créé en 2014, le Pôle Espoir de Paracyclisme présente un ensemble de moyens qui a pour but d’identifier, structurer et orienter la pratique de jeunes à potentiel en situation de handicap. Notre association OSMOSE SPORT EVENEMENT, située à Urt au Pays Basque, accueille, depuis 2014, le premier Pôle Espoir de Paracyclisme ouvert aux jeunes athlètes atteints d’un handicap. Il a été créé par la Fédération Française Handisport.

La structure, soutenue par Urt Vélo 64 (club affilié à la FFH et à la FFC), s’inscrit dans une démarche d’accès au haut niveau dans le cadre d’un triple projet en offrant aux jeunes athlètes atteint d’un handicap, la possibilité d’accomplir un objectif socioprofessionnel, sportif et scolaire. C’est aussi un centre de formation avec des programmes individualisés pour les polistes. Les compétences de l’équipe pédagogique sur la prise en compte et l’accueil de sportifs en situation de handicap garantit une qualité d’encadrement et de fonctionnement.

L’histoire a débuté lors d’un stage Jeunes A Potentiels en 2013. Sami El Gueddari, directeur de la Performance à la Fédération Française Handisport, m’a exposé son projet de créer des académies handisport au sein de clubs reconnus. Ces dernières seraient en capacité d’encadrer les futurs talents de notre fédération. J’ai été séduit par ce concept et je me suis engagé sans retenue dans ce projet hors du commun. Maintenant devenu Pôle Espoir de Paracyclisme, nous allons boucler notre 7ème année d’existence.

Des préparations aux titres : comment se sont passés les championnats du monde au Portugal ?

Nous avions pour objectif de ramener un titre pour Alexandre et une médaille pour Dorian sur l’épreuve du contre-la-montre. Avec une médaille d’or pour Alex et une d’argent pour Dorian, l’objectif a été rempli. Il aurait même pu être plus conséquent puisque Dorian échoue à 3 petites secondes du titre. Pour l’épreuve sur route, Alexandre conserve son titre acquis en 2019 et réalise ainsi un joli doublé. Quant à Dorian, il prend la 6ème place.

La préparation a surtout été axée sur les épreuves chronométrées depuis le début de saison. Que ce soit sur piste pour la poursuite individuelle ou sur la route avec le contre-la-montre c’est bien sur ces épreuves que nous avons le plus de chances de titres Paralympiques. Nous n’avons rien laissé au hasard : étude posturale avec une spécialiste en biomécanique, matériel de pointe et des séances spécifiques qui ont porté leurs fruits.

Le nouvel objectif : remporter la médaille aux jeux paralympiques de Tokyo !

Et quoi de mieux que d’avoir les impressions des espoirs Français en personne !

Alexandre, pouvez-vous vous présenter ? 

Je m’appelle Alexandre Léauté j’ai 20 ans. Je fais du cyclisme en compétition depuis l’âge de mes 14 ans et je suis atteint d’une hémiplégie droite dû à un AVC à la naissance ce qui me permet d’être éligible en handisport et de pouvoir être pensionnaire du pôle espoir de paracyclisme depuis septembre 2018.

Comment vivez-vous cette qualification ? 

C’est une super nouvelle et c’est une chance pour moi, car les jeux paralympiques sont le rêve ultime pour un athlète. J’ai toujours regardé les jeux à la télé avec des étoiles dans les yeux. Aujourd’hui, pouvoir y participer on peut dire que je réalise un rêve. Par contre, le seul point négatif c’est de ne pas être dans le village olympique. C’est peut être une bonne chose car il y aura moins de pression médiatique. C’est une fierté pour moi de pouvoir représenter ma nation à une des plus grandes compétitions.

Dorian, qui êtes-vous ?

Je m’appelle Dorian Foulon. J’ai 23 ans et je suis sportif de Haut Niveau au sein du club de UrtVélo64 et pensionnaire au pôle espoir de paracyclisme depuis Septembre 2014. Je suis né avec un pied bot varus équin congénital gauche : le pied à l’envers. Dès ma naissance, j’ai subi plusieurs opérations de façon à remettre mon pied vers l’avant. Afin de lui empêcher de reprendre sa position initiale, le chirurgien a effectué une arthrodèse, c’est-à-dire un blocage de ma cheville. Je ne peux presque plus bouger la cheville et ainsi solliciter mes releveurs. J’ai donc une perte de puissance de ma jambe gauche.

Actuellement double champion du monde sur piste, Poursuite et omnium, et vice champion du mon du CLM. Je me prépare pour disputer mes premiers Jeux Paralympiques à Tokyo cet été. Je me rendrai dans le pays du soleil levant afin de disputer 4 épreuves : poursuite, km, CLM et la course en ligne avec l’ambition de ramener la plus belle des médailles.

Qu’est-ce qui vous motive et vous donne l’énergie de la médaille ? 

Mon énergie pour aller chercher la médaille, c’est mon entourage, ma famille qui me la procure. Je suis l’athlète, c’est moi qui monte sur le podium mais c’est toute une équipe qu’il y a derrière moi. La médaille est la récompense de tout un travail de beaucoup de sacrifices. C’est à moi de me surpasser et de repousser mes limites afin d’atteindre ce résultat. C’est aussi ça ma motivation, rendre fière mes proches et toutes l’équipe qui m’accompagne dans ce beau projet. Je suis motivé aussi pour montrer aux gens et à moi-même que le travaille finit toujours par payer.  Plus le chemin vers la victoire est difficile plus elle sera belle.

Quel message souhaitez-vous passer aux travers de vos actions ?

Christophe Dizy : La structure vise l’excellence sportive. Elle s’efforce grâce à ses connaissances et son expérience à guider et emmener les jeunes sportifs handicapés vers l’objectif ultime d’une carrière : Les Jeux Paralympiques. Le tout en assurant leur avenir scolaire ou professionnel.

Arriver à un tel résultat, demande des sacrifices que nombre de jeunes n’arrivent pas à évaluer au début. Il ne faut jamais baisser les bras. Le sport est certes l’école de la vie, mais il est aussi l’image de la société et de ceux qui la composent. Battant dans le sport se ressent dans la vie.

 

Cette découverte sportive vous a plu ? N’hésitez pas à partager cet article sur les plateformes sociales ! Nous vous donnons rendez-vous à partir du mardi 24 août pour suivre les jeux paralympiques !

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