Parler de son handicap dans son entreprise, bonne ou mauvaise idée ? Nous avons rencontré Aurélie, Référente Handicap du CEA Gramat. Elle nous présente son parcours et les raisons qui l’ont poussée à parler de sa malentendance dès son arrivée. Témoignage !
Pouvez-vous présenter votre parcours au sein du CEA ?
Je suis arrivée au CEA par un heureux hasard ! En effet, en arrivant dans le Lot, j’ai eu beaucoup de difficultés à trouver un poste en ressources humaines de niveau bac+5. C’est alors que j’ai entendu parler du centre de recherche et des opportunités qu’il proposait. J’ai donc débuté par un contrat en intérim en tant que Chargée de relation sociale.
Dès mon arrivée, j’ai abordé le sujet de mon handicap. Il me paraissait important que ma manager soit au courant pour que nous puissions travailler ensemble de la manière la plus fluide. Cela s’est d’ailleurs avéré bénéfique, puisque mon service a mis en place toutes les dispositions pour m’accueillir.
A l’issue de ma mission d’intérim, on m’a proposé un CDI dans le cadre de la création de la Mission Handicap du centre de Gramat. Le fait d’être concernée a beaucoup aidé à mon embauche. En effet, bien qu’ayant toutes les compétences requises, mon master obtenu au sein de l’Institut Catholique de Paris n’était pas dans le périmètre des diplômes identifiés par le CEA pour un recrutement. J’ai donc bénéficié d’une dérogation afin de pouvoir être recrutée !
Aujourd’hui, je suis notamment en charge du pôle handicap du CEA Gramat.
Quelles sont vos missions dans ce cadre ?
Mon premier rôle est de sensibiliser les salariés du CEA Gramat sur le sujet. En effet, de nombreuses personnes en situation de handicap s’ignorent. Tout le monde n’associe pas forcément le diabète, la malentendance ou encore les troubles dys à la RQTH. Mon objectif est donc d’abord de provoquer des prises de conscience. Cela passe notamment par des actions toute l’année avec un point d’orgue : la SEEPH (Semaine pour l’Emploi des Personnes Handicapées).
Nous avions, par exemple, accueilli à cette occasion le philosophe Josef Schovanec, qui est concerné par l’autisme. Un événement qui a eu un succès important, puisqu’un tiers de nos salariés a suivi avec intérêt sa conférence. Nous sensibilisons également régulièrement par le biais du handisport, de la culture… L’objectif est de montrer que le handicap n’empêche pas la performance bien au contraire, si l’on met en place les bons aménagements.
D’ailleurs, ma seconde mission est de veiller au maintien dans l’emploi des salariés ayant ces besoins d’aménagements. Des adaptations qui peuvent être d’ordre matérielles ou organisationnelles. Le plus souvent, le premier pas est une communication fluide sur les besoins de la personne au sein de son équipe.
Enfin, j’accompagne également nos managers dans le recrutement de talents en situation de handicap. Dans ce cadre, nous avons été la première entreprise du Lot à participer au DuoDay. Un rendez-vous que nous renouvelons chaque année pour faire découvrir nos métiers et trouver de potentiels nouveaux profils !
Je tiens à souligner que nous avons un total appui de notre direction. C’est un atout précieux qui a son importance. Cela nous permet de mettre en place toutes les actions nécessaires pour que nos collaborateurs concernés puissent s’épanouir au sein du CEA Gramat. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous travaillons en lien étroit avec les recruteurs, les managers, la médecine du travail et l’assistante sociale. Tout est fait pour que les salariés concernés ne soient pas seuls.
En tant que collaboratrice en situation de handicap, comment s’est déroulée votre intégration au sein du CEA Gramat ?
Mon intégration s’est très bien passée ! En effet, mon trouble de l’audition n’est pas lourd, mais nécessite certaines précautions. Par exemple, mes collègues n’hésitent pas à répéter et font attention à ne pas masquer leur bouche pour faciliter notre communication.
En parler a-t-il eu un effet sur d’autres salariés du CEA Gramat ?
Oui, je pense qu’il y a eu un effet boule de neige. N’ayant aucun tabou sur ce sujet, j’ai pu mettre en avant ma situation pour illustrer les actions de la Mission Handicap. Cela a apporté du concret à plusieurs collaborateurs qui se sont ensuite rapprochés de moi pour parler de leurs besoins. Une bonne partie de cette population est d’ailleurs composée de personnes malentendantes !
Des freins existent-ils encore au sein du CEA sur cette thématique ? Comment les contourner ?
Je pense que le plus grand frein aujourd’hui est la crainte des collaborateurs à se déclarer. Cette crainte est le plus souvent liée à une méconnaissance des dispositifs et des engagements du CEA. C’est pourquoi nous continuons sans relâche à communiquer et sensibiliser sur le sujet.
Quel message souhaitez-vous passer à une personne en situation de handicap hésitant encore à postuler au CEA ?
Le CEA est une entreprise humaine qui favorise avant tout un savoir être et un savoir-faire. Cette affirmation est vraie que l’on soit sur des métiers techniques, d’ingénierie, de recherche ou de fonctions supports.
J’ai été recrutée pour mes compétences et mon handicap n’a jamais été une problématique. Ce discours peut paraître utopique, mais il ne l’est pas : grâce à ses accords pour l’inclusion, le CEA agit concrètement. Ce ne sont pas que des mots, j’en suis la preuve vivante !
N’hésitez-pas à postuler : vous pourriez bien décrocher une expérience unique !
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