Nous accueillons dans nos pages un double médaillé de bronze lors des jeux paralympiques de Sochi. Sa discipline ? Le ski nordique handisport, Sport2Job nous présente son nouveau parrain et un sportif de talent : Thomas Clarion.
Bonjour Thomas, tu as remporté deux médailles aux Championnats du monde IPC de ski nordique en 2015, peux-tu nous en dire plus sur ton parcours ?
J’ai toujours aimé les sports de pleine nature et pratiquais depuis longtemps le ski nordique loisir. J’étais alors malvoyant, à la limite des critères pour faire du handisport, mais je préférais faire comme les voyants. Quand j’ai perdu la vue en 2004, j’ai voulu continuer le ski. J’aimais cela et me suis lancé dans la compétition handisport. En 2008, j’intégrais l’équipe de France de ski nordique.
Les médailles gagnées à Sochi ont été un tremplin et nous ont donné l’envie d’en décrocher d’autres. Nous avions envisagé ces championnats du Monde 2015 comme une continuité des derniers Jeux Paralympiques. Nous avons travaillé sur la même dynamique, et j’étais confiant sur ma forme, résultat : une belle seconde place en individuel sur la longue distance.
Déficient visuel, tu pratiques le ski nordique avec un guide. Peux-tu nous présenter ta discipline et nous parler de ta relation avec ton guide ?
En ski nordique handisport, il y a deux disciplines principales : le ski de fond et le biathlon. Je me consacre principalement au ski de fond, alternatif et skating.
Les podiums sont divisés en trois catégories de handicap :
- Les skieurs assis (paraplégiques, double amputés…) qui sont installés sur un petit tabouret fixé sur une paire de ski à l’écartement des rails.
- Les skieurs debout (unijambistes ou personnes ayant perdu l’usage d’un bras ou d’une main…).
- Et les sportifs déficients visuels, accompagnés d’un guide.
Je suis pour ma part non-voyant : lorsque je concours avec des skieurs déficients visuels ; notre chronomètre est ajusté en fonction du degré de handicap.
Lors des compétitions comme de mes entraînements, un guide m’accompagne. Il me précède sur la piste et m’oriente à la voix. Cela demande une bonne complicité et du travail pour obtenir une bonne synchronisation : c’est avant tout une relation entre deux personnes. Depuis cette saison c’est Antoine Bollet, moniteur de ski, qui m’aide sur les pistes. Nous nous entraînons ensemble le plus souvent possible et essayons de nous voir aussi en dehors.
Le guide doit avoir un bon niveau en ski pour être capable d’aller vite et de devancer la personne malvoyante tout en parlant et en regardant derrière lui pour conserver une distance constante avec le skieur.
A côté du sport, tu exerces la profession de masseur kinésithérapeute, n’est-ce pas trop compliqué de concilier les deux ?
En effet, ce n’est pas évident. J’ai réussi à en arriver là en faisant beaucoup de sacrifices. Malgré tout, je me rends compte que cette double casquette me pénalise. Avant je travaillais toute l’année à temps plein en tant que masseur kinésithérapeute. Je m’entrainais les soirs et les weekends et me libérais seulement trois mois pendant l’hiver pour ma saison de ski. C’était un rythme très intense et ça ne pouvait pas durer. Maintenant je travaille à mi-temps pour m’entraîner d’avantage tout en conservant du temps pour ma famille. Je me professionnalise peu à peu grâce à mes partenaires.
Tu as accepté de soutenir Sport2Job, qu’est ce qui a motivé ce choix ?
Je suis ravi d’être parrain de Sport2Job, car dans ma vie de personne en situation de handicap, je sais que le travail est une véritable source d’épanouissement et d’intégration.
L’emploi de personnes en situation de handicap est un pari souvent réussi pour les entreprises, et les initiatives de Sport2Job permettent à des entreprises d’oser ce pari.
Vous souhaitez échanger avec Thomas Clarion ? Découvrir les coulisses de ses entrainements et compétitions ? Retrouvez-le sur sa page Facebook et lors de la première épreuve du challenge Sport2Job 2016 !
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