Nous apprécions beaucoup les innovations technologiques qui facilitent le quotidien des personnes en situation de handicap. Aujourd’hui, nous avons déniché 4 innovations récentes qui permettent de mieux appréhender les défis thérapeutiques.
Un implant biodégradable dans le traitement du glaucome
Le glaucome est une maladie dégénérative du nerf optique due à une pression trop élevée dans l’œil. En France, on estime que si 800 000 personnes sont traitées pour un glaucome, près d’un demi-million en ont développé un sans le savoir.
Aux Etats-Unis, le premier implant local biodégradable vient d’obtenir le feu vert des autorités américaines. C’est une réelle innovation et un espoir dans le traitement de cette maladie. En effet, il s’agit de la seconde cause de cécité dans les pays développés, après la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).
Cet implant oculaire est une toute nouvelle approche thérapeutique. Il est conçu pour réduire la pression intraoculaire chez les patients atteints du glaucome dit à angle ouvert. L’implant a été comparé au traitement classique à savoir des gouttes locales de timolol administrées deux fois par jour. Le résultat est prometteur : la pression intra-oculaire est réduite d’environ 30 %.
Un patch intelligent pour surveiller les plaies chroniques
Mal soignées, les plaies chroniques peuvent avoir des conséquences graves et notamment conduire à l’amputation du membre infecté. C’est pourquoi, pour améliorer la prise en charge des personnes concernées, la startup Grapheal a développé un patch intelligent qui se glisse à l’intérieur d’un pansement pour mesurer l’évolution des plaies chroniques et détecter les risques d’infections. Les données mesurées sont transmises au personnel de santé chargé du suivi.
L’intérêt médical de ce patch est majeur : « Il est capable de mesurer en temps réel et objectivement l’évolution d’une plaie, son degré de cicatrisation et ainsi détecter précocement les risques d’infection. Les données mesurées sont transmises, via un smartphone, sur une application. Elles sont disponibles à distance au personnel soignant. La transmission est réalisée grâce au protocole NFC (Near Field Communication) » explique Vincent Bouchiat, ex-chercheur et fondateur de Grapheal.
Ce patch s’adresse principalement aux personnes âgées et diabétiques pour lesquelles la cicatrisation est difficile. En effet, nous comptons plus de 12 000 personnes diabétiques amputées par an, en raison d’infections liées à ces plaies. Le but est de développer un historique précis des mesures, des soins et de l’évolution des plaies sur le long terme.
Epinov et son cerveau virtuel comme traitement de l’épilepsie
L’épilepsie touche près d’un demi-million de personnes en France et reste difficile à appréhender. Dans 1 cas sur 3 elle est résistante aux médicaments. La seule solution est alors l’opération. Cette chirurgie est invasive et les conséquences sont imprévisibles. Elles peuvent atteindre la personnalité ou le système moteur du patient.
A Marseille, les équipes du projet EPINOV développent un cerveau virtuel modélisant celui d’une personne épileptique. Ainsi, ils mettent au point une plateforme computationnelle qui imite le fonctionnement du cerveau, en particulier l’organisation dynamique de son activité, la connectivité et l’échange de signaux électriques.
Après des études pilotes qui ont confirmé la faisabilité de l’approche, les essais cliniques ont démarré en juillet 2019 à Marseille puis à Lyon. Au total, 13 centres hospitaliers français seront concernés, soit plus de 300 patients d’ici trois ans.
Construit à partir des données propres à chaque patient, ce cerveau virtuel permet de mieux comprendre d’où part le dysfonctionnement et comment il se propage. Si elle est pleine de promesses pour les épileptiques, cette innovation pourrait également permettre de mieux comprendre d’autres pathologies cérébrales telles que les accidents cardio-vasculaires et la maladie d’Alzheimer.
Cancer du sein : l’impression de tissus en 3D
Healshape, un jeune laboratoire lyonnais, apporte une innovation pour les femmes touchées par le cancer du sein. En effet, seulement 20 % des femmes optent aujourd’hui pour la reconstruction mammaire par crainte de rupture des prothèses en silicone. Afin d’éviter ces dernières, cette start-up française propose d’imprimer le sein d’origine après une ablation. Le principe est de scanner le sein de la patiente avant l’opération. Ensuite, des tissus sains sont prélevés au niveau des glandes et de la peau. Ils les cultivent ensuite en laboratoire. Enfin, ils reconstruisent les portions détruites en les imprimant en 3D.
Cette innovation est en plein essor. En effet, les médecins cherchent à éviter de greffer des éléments étrangers. Ici, ce n’est pas une prothèse, mais bien les véritables cellules de la personne. Le but étant d’essayer de reconstruire nos organes à l’identique, cellule par cellule.
A noter qu’une startup danoise propose la même chose pour les os, afin de ne plus avoir besoin de prothèse en titane.
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