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Aujourd’hui nous nous associons à En Route pour Rio pour découvrir un sport méconnu : la handiboxe. Pour cela nous rencontrons Bruno Rivier, référent handiboxe du comité régional Bretagne.
Pouvez-vous nous parler de l’histoire de la handiboxe ? Est-ce un sport Paralympique ?
Depuis de longues années, quelques éducateurs spécialisés enseignent la boxe dans leurs clubs ou au sein d’établissements. Des initiatives individuelles sans qu’aucun dispositif national officiel ne coordonne leurs actions ni ne valorise leur engagement.
Gilbert Joie, sportif et professeur d’EPS, et Lucien Glabel sont les premiers à légitimer et faire reconnaître le public en situation de handicap au sein de la fédération française de boxe.
Il y a 15 ans, ils ont lancé la première initiative régionale favorisant l’accès des personnes en situation de handicap aux fonctions de juges. Un acte symbolique et fondateur.
Il a fallut attendre 2007 pour que la fédération française de boxe remobilise ses équipes autour de la question du handicap. Il lui revient de gérer ce volet en l’absence d’une délégation boxe au sein de la fédération française handisport. Un groupe de travail s’est réuni pour recenser les initiatives investies dans ce domaine, classifier les handicaps et définir un règlement adapté.
Le collectif handiboxe, qui rassemble à la fois des représentants du sport adapté (handicap mental) et du handisport (handicap moteur), voit le jour en 2007. Il inaugure en juin 2008 son premier challenge national à Bourges. 3 mois plus tard, la licence handiboxe devient officielle !
D’autres initiatives ont à cœur d’encourager cette mixité comme le challenge David Vaillant ou le challenge Ludovic Breton. Lors de ces compétitions les boxeurs valides prennent place dans des fauteuils. L’objectif est de s’opposer à des adversaires handicapés des membres inférieurs.
Malheureusement, la handiboxe n’est pas un sport paralympique, il reste encore beaucoup de chemin pour faire évoluer cette discipline. Comme d’autres sports de combat, elle doit s’imposer dans le long processus de la prise en compte paralympique.
Tout le monde a déjà vu un combat de boxe, en revanche peu ont eu la chance de voir un combat de handiboxe, pouvez-vous nous expliquer les principales différences entre la boxe « valide » et la handiboxe ?
Nous parlerons d’assauts et non de combats. La logique de l’activité boxe reste identique, quelles que soient les formes de pratique. Seule la puissance des touches les différencie.
Les pratiquants doivent s’imposer par leurs qualités techniques et tactiques, mais en aucun cas par la puissance des coups. La vitesse d’exécution n’est en rien modifiée, mais doit s’accompagner d’une maîtrise totale de l’impact sous peine de pénalité.
Qui peut pratiquer ce sport ? Certains handicaps sont-ils incompatibles avec la boxe handisport ? Y a-t-il différentes catégories en fonction du handicap ? Y a-t-il, comme pour les valides, des catégories de poids ?
Toute personne en situation de handicap peut pratiquer la boxe. La fédération de boxe anglaise reste vigilante sur les dérives qui pourraient exister. Dans chaque région française se trouve un référent pouvant aider les clubs et structures à développer leurs sections et à faire connaitre ce sport.
La méthode de travail diffère en fonction du type de handicap et des difficultés que peut rencontrer ce public : la bienveillance est de mise.
Pour les personnes en fauteuil, il existe deux catégories qui ne prennent pas en compte le poids : HMAA (Handicap Moteur avec Abdominaux) et HMSA (Handicap Moteur sans Abdominaux). Pour les autres le poids est pris en compte au même titre que le type de handicap.
Faut-il un matériel spécifique pour se lancer dans cette discipline ?
Pour se lancer dans la pratique de la boxe anglaise il faut déjà du courage. Il n’est pas simple pour une personne en situation de handicap de choisir un sport de contact.
Ensuite, il faut une bonne paire de gants, des bandes ou des mitaines pour les protections des mains, et surtout un protège dents. Le reste du matériel, nous le trouvons en salle : pao, sacs de frappe, ring, palette, chronomètre et beaucoup de sueur.
Quelles sont les compétitions ? Arrivez-vous facilement à organiser des rencontres face à d’autres clubs ?
Etant donné le nombre de clubs en France, il est assez facile d’organiser des réunions handiboxe, plusieurs challenges de région, ainsi qu’un challenge national à Bourges.
Le plus difficile est la logistique importante en fonction du type de handicap : c’est un travail de longue haleine. Au niveau international la pratique se développe doucement. Il ne restera qu’à mutualiser un code sportif pour fonctionner comme des boxeurs amateurs ou professionnels.
Comment la handiboxe pourrait-elle se développer en France ?
Il faut que les pouvoirs publics s’investissent plus. Nous devons organiser des actions, des forums, des démonstrations et compétitions tout au long de l’année. La boxe n’est pas une discipline facile, mais c’est une école de la vie. Dès les premières leçons on prend du plaisir et de l’assurance, cela devient un besoin au delà de l’envie.
Combien de licenciés votre club compte-t-il ? Et combien y a-t-il d’handiboxeurs en France ?
Je suis entraîneur depuis 2008, et m’occupe de la handiboxe depuis 2010 au sein du Séné Team Boxing dans le Morbihan. Mon club compte 9 licenciés (8 fauteuils et 1 handicap mental).Pour vous donner un ordre d’idée en 2013 en France c’était :
- 76 clubs
- 260 licenciés
- 86 % d’hommes,
- 14 % de femmes
Parmi eux :
- 68 % ont un handicap intellectuel et psychique
- 31 % ont un handicap physique
- 1 % ont un handicap auditif
- 50 % ont de plus de 35 ans
- 19 % ont de 18 à 35 ans
- 31 % ont moins de 18 ans
Mon club pugilistique est le seul affilié Handisport et labellisé Sport Handicap Bretagne de la région celtique
Vous pratiquez la handiboxe ? Vous avez un handisport à mettre en avant ? La parole est à vous !
Retrouvez Bruno Rivier sur la page Facebook d’Handiboxe Bretagne.
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