Talentéo poursuit sa série « Travailler avec un(e) collègue ». Aujourd’hui, nous faisons un focus sur les troubles obsessionnels compulsifs, ou TOCS. Ces situations souvent méconnues ne sont pourtant pas toujours insurmontables !
Qu’est-ce que LES TOCS ?
Le trouble obsessionnel compulsif ou T.O.C est une pathologie psychiatrique apparentée aux troubles anxieux et aux névroses.
Le trouble obsessionnel compulsif se manifeste par des symptômes invalidant associant des obsessions, des compulsions et des rituels compulsifs.
Les personnalités obsessionnelles se caractérisent par une tentative de maîtrise la plus complète possible de leurs émotions et une volonté de contrôle sur leurs actions. Elles ont un sens profond du devoir avec une rigueur et un perfectionnisme exacerbés.
Malgré les bons côtés pour ces personnalités, lorsque cela devient une pathologie c’est un fardeau pour la personne. Si cela l’enferme et le fait trop souffrir, la personne se tourne vers la psychothérapie.
Quelles en sont les causes ?
Plusieurs pistes neurobiologiques sont ouvertes à ce sujet :
- dysfonctionnement des systèmes de neurotransmetteurs (sérotine, dopamine…)
- sous-localisation fonctionnelle au niveau des ganglions de la base
- facteurs familiaux et génétiques
Des études montrent qu’une prévalence élevée des formes subsyndromiques du TOC et des troubles anxieux chez les parents des patients obsessionnels jouent beaucoup pour les enfants atteints de TOCS. Il ne s’agirait donc pas d’une transmission sociale (simple imitation des parents) du TOC mais d’un facteur génétique.
Les événements de vie stressants, s’ils peuvent jouer un rôle, sont néanmoins moins déclencheurs de TOCS, qu’une dépression.
L’âge de début est relativement précoce : environ 65 % des cas débutent avant l’âge de 25 ans et 15 % après 35 ans. Ils peuvent survenir dès la petite enfance (50 % avant 18 ans).
Quels sont les signes ? Comment cela se traduit-il ?
L’altération peut aller de la plus bénigne, à la plus sévère. Quelquefois, les symptômes sont invalidants, l’hospitalisation intervient lorsqu’il est impossible pour le patient de garder un emploi stable.
D’un autre côté, beaucoup de personnes continuent d’exercer leur métier et de vivre malgré leurs TOCS. Mais parfois simplement, cela peut avoir des coûts économiques et émotionnels considérables pour la personne et son entourage.
Quelle part de la population en est atteinte ?
Difficile de déterminer exactement le nombre de personnes concernées en France, tant les manifestations sont complexes.
En 2012, on estimait qu’entre 2 et 3 % de la population française était sujette à des TOCS (3,6 % chez les adolescents), soit plus d’un million de personnes.
Ce chiffre prend en compte le nombre de cas diagnostiqués, mais beaucoup existent encore sans avoir de diagnostic précis.
Quelles sont les personnalités atteintes par ce handicap ?
Cela n’est pas facile d’avouer ses faiblesses lorsque l’on est reconnu. Pourtant, les personnalités aussi ont eu/ont des TOCS et en parlent volontiers. Parmi celles-ci on retrouve :
- Daniel Radcliffe, acteur britannique,
- Charlize Theron, actrice sud-américaine
- Leonardo DiCaprio, acteur américain
- Jessica Alba, actrice américaine
- Charlie Sheen, acteur américain
- Alec Baldwin, acteur américain
- Dan Aykroyd, acteur canadien
- Katy Perry, chanteuse américaine
- Penelope Cruz, actrice espagnole
- Jennifer Love Hewitt, actrice américaine
Quels sont les préjugés les plus courants quant à l’efficacité professionnelle des personnes qui ont des TOCS ?
Les personnes ayant des TOCS sont souvent craintes par leurs comportements, leurs habitudes étranges et répétitives.
Or, si l’on passe au-dessus de ces troubles et qu’on instaure en milieu professionnel un climat moins anxieux, les personnes ayant des TOCS peuvent grandement apporter à une entreprise.
Quels sont les aménagements et solutions possibles ?
- Proposer des séances avec un psychologue du travail
- Valoriser la rigueur et le côté méticuleux, sérieux des personnes ayant des TOCS
- Mettre en place du teambuilding pour instaurer un climat de confiance entre les membres d’une équipe
- En parler avec la personne
- Autoriser du télétravail…
Afin de proposer les meilleures solutions à votre collègue, le mieux est encore d’en parler en douceur avec lui. Mais si ces TOCS ne sont pas trop gênants, ne focalisez pas tout dessus non plus.
Vous êtes concerné(e) par des TOCS et souhaitez témoigner ? Vous souhaitez recruter des personnes touchées par ce problème ? La parole est à vous.
Sources : Association française de personnes souffrant de troubles obsessionnels et compulsifs, le Figaro.fr
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