La série mensuelle « Travailler avec un collègue » continue ! Aujourd’hui Talentéo se penche sur une maladie touchant de nombreuses femmes : l’endométriose. Quelle est cette pathologie ? Quels en sont les symptômes ? Comment mener une vie professionnelle normale ? Réponses.

Qu’est ce que l’endométriose ?

L’endomètre est la muqueuse qui tapisse les parois intérieures de l’utérus. Chaque mois, lorsque aucune grossesse est en route, une partie de l’endomètre est évacuée lors des menstruations.

L’endométriose est une maladie gynécologique qui se caractérise par la formation d’endomètre ailleurs dans le corps.
Le plus souvent il s’étend sur des organes très proches de l’utérus tels les ovaires, les trompes de Fallope, les ligaments soutenant l’utérus, la surface extérieure de l’utérus, le rectum et le vagin.

Plus rarement, il se retrouve sur les organes avoisinants, tels les intestins, la vessie ou les reins.
Enfin, exceptionnellement, il se développe sur des organes très éloignés de l’utérus, comme les poumons ou les bras et les cuisses.

L’endomètre, peu importe où il se trouve dans le corps, réagit aux hormones du cycle féminin. Ainsi dans le cas de l’endométriose, il saigne chaque mois mais ne peut s’évacuer naturellement. Il stagne et des kystes (de quelques millimètres à plusieurs centimètres) se forment, ou des adhérences anormales entres certains organes se créent.

Les causes exactes de l’endométriose sont inconnues. Quatre origines hypothétiques sont soutenues par les scientifiques :

  • auto-immunitaire soit un système immunitaire défaillant
  • environnementale : toxines et perturbateurs endocriniens issus de l’alimentation et des cosmétiques, pollution, et plus particulièrement les produits chimiques des tampons.
  • infectieuse
  • génétique : pourrait être en partie héréditaire du fait d’une plus forte prévalence de la maladie chez les femmes dont les mères sont touchées.

L’endométriose doit être soignée le plus tôt possible pour enrayer la progression de la maladie. Les traitements sont hormonaux et antalgiques, mais dans les cas les plus sévères, la chirurgie s’impose.

Quels sont les symptômes courants que l’on retrouve dans le monde du travail ?

Les cas d’endométriose les plus légers sont asymptomatiques sinon cela varie selon chaque femme.

Le principal symptôme affectant la vie professionnelle se caractérise par des douleurs qui s’aggravent avec le temps : en général localisées au bas-ventre, elles irradient parfois dans le bas du dos et dépendent des endroits où les lésions d’endométriose sont situées.

D’autres symptômes viennent compléter ce tableau tels que la fatigue, l’irritabilité ou la dépression, généralement en raison du fait que les douleurs sont chroniques.

Quelle part de la population en est atteinte ?

Ce trouble gynécologique figure parmi les plus fréquents : de 10 % à 20 % des femmes en âge de procréer en sont atteintes.
Selon l‘Insee, en France en 2014, le nombre de femmes touchées par l’endométriose est ainsi estimé entre 2,1 et 4,2 millions.
Ces chiffres sont comparables à ceux du cancer (3 millions) ou du diabète de type 2 (2,7 millions). C’est donc un problème majeur de santé publique qui reste pourtant tabou et méconnu.

Un autre chiffre qui prouve la méconnaissance de cette maladie, à la fois par le corps médical et la population, est celui du délai entre l’apparition des premiers symptômes et le diagnostic : de 7 à 10 ans.

En effet, l’âge au moment du diagnostic se situe en général entre 25 et 40 ans avec un âge moyen de 30 ans.

Quelles sont les personnalités atteintes par ce handicap ?

Quels sont les préjugés les plus courants quant à l’efficacité professionnelle des personnes atteintes de troubles de l’endométriose ?

Les préjugés portant sur les femmes conciliant endométriose et vie professionnelle sont assez rares car la pathologie n’est pas très connue et en plus taboue car en lien avec l’intimité féminine.

Cependant, quand ils existent, les préjugés confondent douleur causée par l’endométriose avec celle naturelle des règles faisant ensuite un parallèle sexiste entre efficacité et condition féminine.

Quels sont les aménagements possibles ?

L’endométriose n’est pas encore reconnue officiellement comme une maladie invalidante, mais cela n’empêche pas de faire une demande de Reconnaissance Qualité de Travailleuse Handicapée (RQTH). Cela permet des aménagements d’horaires pour les démarches médicales et ainsi justifier les absences.

L’important est de laisser la collaboratrice être flexible dans la gestion de son emploi du temps. En effet l’endométriose peut entraîner des arrêts maladie ponctuels, répétés ou parfois assez longs pour certaines femmes.

Vous êtes atteinte d’endométriose ? Vous travaillez avec une collègue concernée par cette maladie ? Vous souhaitez témoigner ? La parole est à vous !

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