« 1980. Les Y sont nés après, ils ont grandi dans les années 1980 et 1990, et ont succédé à la génération X, rendue célèbre par le roman éponyme du Canadien Douglas Coupland en 1991 (…). Les Y, eux, sont les jeunes adultes âgés de 18 à 30 ans. Une de leur particularités ? Avoir grandi avec Internet. Ce qui leur vaut d’ailleurs une autre appellation, celle de digital natives. Communication paroxystique, mobilité incessante, information instantanée sont dans l’ADN des Y. »
Myriam Levain et Julia Tissier ont publié en janvier 2012 leur livre intitulé « La génération Y par elle-même. Quand les 18-30 ans réinventent la vie. », et paru chez François Bourin éditeur.
Difficile de se baser sur des travaux sur le thème de la génération Y, puisque c’est un concept relativement neuf. Les auteures se sont donc basé sur des critiques envers les jeunes digital natives qu’elles tenteront de démonter au fil de leur ouvrage.
Leur comportement
1- L’incertitude et la précarité rend la génération Y individualiste, mais pas égoïste
« Se réaliser, voilà le but ultime des Y. Pourquoi ? Parce que c’est la seule chose qui nous importe aujourd’hui. ‘Devenir soi-même' »
L’entraide reste une valeur phare dans la génération Y, et passe par les réseaux sociaux, puisque les nouveaux outils permettent une rapidité sans précédent de l’information.
2- Leur intelligence est différente
« Ok, nous soignons moins l’écriture, mais nos lacunes linguistiques sont compensées par de nouvelles richesses. »
Ces nouvelles richesses sont possibles grâce à l’ouverture Internet de l’information. Les jeunes de la génération Y ne sont pas des champions de la mémoire, mais de la recherche.
3- Les jeunes de la génération Y sont des « adulescents »
« Aujourd’hui, plus aucun Y ne s’étonne de rencontrer quelqu’un habitant encore chez ses parents à 27, 28 ou 29 ans. »
S’ils deviennent indépendants plus tard, il faut en chercher la cause dans la précarité de leurs premiers emplois, et une vision du monde extérieur pas très réjouissante. De là en découle probablement leur recours permanent au ludique.
4- Les Y des quartiers sont toujours dévalorisés
Myriam Levain et Julia Tissier séparent les jeunes des quartiers du reste de la population Y. Les classes d’intégration doivent être généralisées, notamment en journalisme, pour que les médias reflètent la société. Il faut pour cela déjouer leur manque de confiance quant à l’intérêt de leurs parcours.
« Depuis dix ans, la discrimination positive a fait son entrée sur la scène française. Encore balbutiante et mal assumée, elle a pourtant permis de faire émerger des talents, aussi bien à Sciences Po qu’à Polytechnique, ainsi que dans certaines entreprises ayant mis en place des politiques de recrutement volontaristes. »
Les Y au travail
5- Ils remettent perpétuellement en question l’autorité
Le système de promotion ayant ralenti, les jeunes de la génération Y recherchent davantage le plaisir au travail, et sont moins effrayés par le chômage, les difficultés financières. Ils savent qu’ils ne pourront y échapper. Ils n’ont par ailleurs aucune confiance dans l’entreprise, et ne reconnaissent que la compétence de leurs supérieurs. Les auteures s’interrogent, à raison, sur la responsabilité de l’éducation dans ce phénomène :
« Confrontés à des adultes ayant eux-mêmes rompu avec les codes de l’autorité traditionnelle et très enclins à nous traiter comme des égaux, nous appréhendons finalement assez mal la notion d’autorité, si ce n’est pour la discuter et la contourner ».
6- La génération Y est une championne de l’adaptation
« Oui, nous passons d’une expérience à une autre. Oui, nous multiplions les activités. Oui, nous avons du mal à rester en place dans une entreprise plus de deux ans. Mais pour quelle raison ? Tout simplement parce que nous ne savons pas de quoi demain sera fait. Et là-dessus, nous n’avons aucune prise. »
La période intermédiaire entre les études et le premier travail s’est allongée. Le stage est devenu un passage obligé, et la génération Y est devenue championne de l’adaptation. En témoignent les slashers, qui combinent plusieurs métiers à la fois. Elle est donc incapable d’anticiper à moyen et long terme.
Ideal Y
7- La génération Y n’a plus d’idéologies ?
Ayant connu les crises économiques, ils voient le retour de certaines valeurs : famille, communauté, spiritualité, équité, écologie…
« Avec une ascension sociale dans l’impasse, il nous faut d’urgence retrouver des repères, autres que matériels, qui donnent une bonne raison de se lever le matin. »
S’ils ne votent pas autant que leurs aînées, ils restent contestataires.
Le couple et la sexualité des Y
8- Ils remettent le couple en chantier
« Non, nous ne sommes pas d’éternels insatisfaits ; mais non, nous n’avons plus confiance dans les schémas traditionnels du couple. Beaucoup d’entre nous ont vu leurs parents échouer dans l’entreprise du mariage pour la vie. »
L’installation en couple n’en souffre pas, mais les jeunes de la génération Y ne sont pas dupes : le couple est en chantier, et pour l’instant, aucun modèle n’a vraiment succédé au modèle traditionnel, remis en cause par le taux important de divorces. L’égalité hommes/femmes a aussi apporté son lot de difficultés : chacun doit s’épanouir individuellement, ce qui complique les négociations.
9- Ils ne sont pas dopés au porno
« Les Y, génération porno ? Non, pas plus que les autres. La pornographie ne date pas d’hier : elle a toujours existé. Sauf qu’avant, elle n’était pas accessible aussi facilement qu’aujourd’hui. »
Les jeunes de la génération Y prennent le sexe au sérieux : ils sont marqués par le Sida et les cours d’éducation sexuelle. Bien que la société, les médias, soient hyper sexualisés, cela ne change pas leurs pratiques, mais leurs idéaux. Le culte de la performance est bien présent.
Les Y et les consommations
10- Ils changent les façons de consommer
« Abreuvés depuis l’enfance de messages publicitaires assenés dans la rue, via Internet ou la télévision, nous avons développé en matière de consommation des capacités inédites. Certes, nous voulons beaucoup mais pas n’importe comment. »
Habitués à l’instantanéité et au choix, leurs achats sont impulsifs. Pourtant, la génération Y connaît la précarité et a donc développé un sens aiguisé du « bon plan », du recyclage et du gratuit. Le marketing en est donc transformé.
« Nous sommes conscients d’être des cibles commerciales de choix et, de moins en moins réceptifs aux médias de masse, nous privilégions le bouche à oreille, faisons confiance aux blogueurs influents et misons sur le participatif (…). Le moyen le plus efficace pour nous attirer, c’est de nous faire rire. »
11- Ils ne sont pas alcooliques ou camés
« Sommes-nous une génération qui va plus loin que les autres dans la défonce ? La réponse est non. En revanche, notre rapport à l’alcool et aux drogues a évolué depuis l’époque de nos aînés. »
Le binge drinking prouve que les manières de boire ont évolué : elles sont devenues exceptionnelles, festives, et internationales. La consommation de drogues est accompagnée d’une lucidité, et n’est plus un moyen spirituel d’élévation, comme dans les années 70. Si certaines drogues sont plus disponibles aujourd’hui, les consommations restent « maîtrisées et occasionnelles ». Elles sont un moyen de s’évader, certes, mais provisoirement et de façon plutôt contrôlée.
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