Parfois dévalorisés et même « placardisés », les seniors peuvent pourtant se révéler de vrais piliers pour l’entreprise. A condition toutefois de savoir les motiver et les faire évoluer. Le Mag RH fait le point.
Quelles missions et quels rôles leur confier ? Comment valoriser au mieux leurs compétences ? Ce type de management nécessite t-il des mesures particulières ?
Et si finalement l’intégration des aînés était en réalité une formidable occasion de redonner un coup de neuf à la politique de gestion des ressources humaines ?
La mémoire vivante de l’entreprise
La meilleure façon de valoriser l’expérience des seniors est de mettre l’accent sur la collaboration entre générations. Parrainage, tutorat, sont souvent indispensables pour assurer le transfert des compétences et la transmission des savoirs.
Ce sont également de bonnes initiatives pour tisser des liens et favoriser la communication entre les seniors et leurs cadets. Il ne faut donc pas hésiter à organiser des réunions communes, à faire collaborer tout le monde sur un même projet.
Cette mixité intergénérationnelle ne peut que se construire dans l’échange. Le collaborateur qui a de la bouteille fait bénéficier l’entourage de son expérience. De son côté le jeune apporte sa maîtrise des nouvelles technologies, la connaissance des dernières évolutions du secteur… et son énergie !
De la même façon, les seniors sont souvent un soutien solide pour accueillir les nouveaux collaborateurs, les stagiaires ou les intérimaires. Si l’on met tout en œuvre pour les impliquer et les valoriser, ceux ci vont transmettre, même implicitement, un message positif de la société aux dernières recrues. En d’autres termes, plus ils seront productifs et encouragés à transmettre des savoirs et des valeurs, mieux l’esprit et la bonne santé de l’entreprise seront préservés.
Impliquer, motiver, valoriser
On a souvent tendance à dire qu’un salarié de plus de 45 ans, fort de son expérience, n’a plus à faire ses preuves. Une analyse à double tranchant, car s’il est vrai qu’un collaborateur expérimenté connaît bien son sujet, il peut aussi se laisser enfermer dans une certaine routine professionnelle.
Aussi il est essentiel d’encourager les seniors et de valoriser leur rôle dans l’entreprise. Les aider à garder confiance leur permet de se repositionner au sein de la société.
Ainsi, mener une vraie réflexion sur leur mission, étudier les marges de progression, fixer des objectifs… ne peut être que positif. Concrètement, il suffit parfois de programmer des entretiens réguliers en mettant l’accent sur l’évaluation et le bilan de compétences, mais aussi de réactualiser chaque année les plans d’actions.
On s’aperçoit alors que de nouvelles missions, très diversifiées, peuvent être envisagées. Conduite de groupes de projets, opérations de prospection, préparations de réunions, animation de formations…, pourquoi pas les inciter à relever de nouveaux challenges, voire à réfléchir à une seconde carrière dans l’entreprise avec des changements de postes par exemple. Et à défaut d’évolution hiérarchique, on peut envisager une évolution horizontale, car il est évident que de nombreux collaborateurs n’ont pas fait le tour de leur fonction.
Il n’y a pas d’âge pour se former
Si la formation renforce la motivation en général, c’est encore plus vrai pour les seniors. Proposer des formations, c’est d’abord adresser au collaborateur un fort signe de reconnaissance. Pour le salarié, l’enjeu est donc de taille. Il s’agit d’un contrat de confiance mutuelle : l’entreprise compte sur lui et investit dans son potentiel, tandis qu’il perfectionne ses compétences pour se maintenir à niveau.
On peut envisager des formations purement techniques – notamment en ce qui concerne les nouvelles technologies – , mais il existe également d’autres pistes, management, communication, commercial … qui permettent souvent de donner un second souffle au collaborateur.
Des plans de formations d’autant plus simples à mettre en place depuis le 1er janvier, avec la réforme de la formation professionnelle qui prévoit un allègement des démarches administratives.
Réorganiser le travail
Sans pour autant chambouler toute l’organisation de la société, on peut toutefois modifier et aménager si nécessaire les conditions et le temps de travail, notamment pour les salariés proches de la retraite. Etudier cet aspect avec l’aide du médecin du travail, voire d’un ergonome, permet de prendre de bonnes mesures préventives. Améliorer le confort des postes de travail, proposer des horaires décalés par exemple, sont des initiatives qui s’avèrent souvent efficaces. Sans oublier les nouvelles perspectives qu’offrent le temps partiel, le télétravail ou le temps partagé.
On pourrait du reste s’inspirer des modèles suédois ou finlandais, qui pratiquent la politique du « vieillissement actif ». Il s’agit de renforcer le bien-être au travail des seniors, en misant à la fois sur la formation, l’ergonomie et la prévention. Cette orientation a fait ses preuves : on constate généralement dans ces pays un taux d’emploi supérieur et une meilleure productivité des collaborateurs de plus de 50 ans.
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