L’alternance un levier pour l’emploi des personnes en situation de handicap ? C’est ce que nous prouve le collaborateur d’Aéroports de Paris que nous rencontrons aujourd’hui. Focus sur un beau parcours professionnel.

Nous vous avons présenté les différentes actions de la Mission Handicap d’Aéroports de Paris que ce soit sur les plateformes ou au sein de ses centres de loisirs. Nous les avions d’ailleurs invités dans nos pages pour fêter leurs 6 % et les 10 ans de la loi handicap. Nous retrouvons Jérôme ALTMAYER qui nous présente son parcours dans l’entreprise.Handicap et emploi: Coup de projecteur sur un beau parcours professionnel

Bonjour, pouvez-vous vous présenter ainsi que votre parcours professionnel ?

Je m’appelle Jérôme ALTMAYER, j’ai 32 ans, je suis originaire de l’est de la France et vit en région parisienne depuis une dizaine d’années. A 18 ans, j’ai eu un accident de la route et suis devenu paraplégique.

J’ai interrompu mes études et pendant deux ans, j’ai travaillé à me reconstruire physiquement à travers de la rééducation, mais aussi mentalement. Après quelques années de recherche d’emploi, j’ai intégré Aéroports de Paris dans le cadre d’un Contrat d’Aide à l’Emploi (CAE).

A la fin de ce contrat, l’entreprise m’a encouragé à reprendre mes études et m’a accueilli en contrat d’apprentissage. Le 1er septembre 2014, doté d’un Bac Pro, d’un BTS et de 4 années d’expérience, j’ai intégré Aéroports de Paris en tant qu’Agent Technique Informatique.

Quelles ont été les différentes étapes de votre parcours au sein d’Aéroports de Paris ?

En 2009, j’ai été contacté par Aéroports de Paris qui souhaitait me proposer un CAE. Ma candidature a été proposée à un premier secteur qui l’a refusée du fait de mon handicap : là j’ai pris une petite claque ! La seconde direction à qui mon CV a été transmis a tout de suite dit OK et c’est comme cela que j’ai intégré le LABO.

Dans la mission qui m’a été proposée en tout premier, je devais aller faire des prélèvements d’eau sur le terrain et donc faire pas mal de déplacements. Avec des béquilles à crapahuter à droite et à gauche, vous imaginez un peu !

Avec le chargé de recrutement, nous avons expliqué à la responsable du pôle environnement que malgré toute ma bonne volonté, il fallait tenir compte de mon état physique.

Cela n’a pas entamé son enthousiasme et elle m’a tout de suite proposé une autre mission plus accessible, dans le service informatique. Mais là, le vrai handicap était de ne pas avoir de formation dans le domaine…

Pendant mes deux années en CAE, grâce à l’accompagnement de mon manager, j’ai acquis des premières bases en informatique. J’ai ainsi pu développer des compétences techniques, mais aussi reprendre confiance en moi.

A la fin de mon contrat, la responsable du LABO et mon manager m’ont proposé de reprendre mes études et de préparer un Bac Pro SEN (Systèmes Electroniques et Numériques) en alternance. Une fois mon bac obtenu avec mention bien, j’ai décidé de continuer sur ma lancée et faire, toujours en alternance, un BTS SIO (Services Informatiques aux Organisation) que j’ai également obtenu.

Mon diplôme tout neuf et un peu de culot en poche, j’ai transmis ma candidature directement à la DRH, qui très vite m’a mis en relation avec le responsable de la DSI (Direction des Systèmes d’Information) qui tout aussi rapidement, m’a proposé un poste d’Agent Technique.

Vous avez intégré Aéroports de Paris suite à deux contrats d’alternance, qu’est-ce que cela vous a apporté ?

Lorsqu’à la fin de mon CAE, on m’a proposé de reprendre mes études, j’étais partagé. J’avais quitté le système scolaire depuis un moment et puis je craignais que mon état physique ne me limite. D’un autre côté, voir « mon » entreprise croire en moi et être prête à me soutenir dans cette démarche, c’était plutôt motivant.

Ce qui m’a décidé au final, c’était l’idée de reprendre mon avenir en mains et de me donner les moyens d’une carrière professionnelle intéressante. L’alternance est un bon moyen de combiner acquisition de connaissances théoriques (à l’école) et compétences techniques (en entreprise).

Pour les jeunes, cela permet une entrée en douceur dans la vie active. Pour moi cela m’a permis de reprendre un rythme plus soutenu que celui du CAE (20h) et de me préparer ainsi à reprendre à plein temps sur un futur poste. Cela m’a également aidé à reprendre confiance en moi.

Comment s’est déroulée votre intégration au sein de l’entreprise ? Votre handicap a-t-il été un frein ?

Mon handicap n’a jamais été un frein ni dans ma vie de tous les jours, ni dans mon travail. En tout cas je n’ai jamais voulu qu’il le soit. Bien sur ce n’est pas facile tous les jours et certaines activités peuvent me demander plus d’efforts que pour d’autres.

Assez rapidement, j’ai également constaté que mes collègues et mes managers ne considéraient pas mon plus mon handicap comme un frein pour l’équipe. Ce que j’ai surtout craint lors de mon arrivée dans l’entreprise – mais également à l’école, c’était l’accessibilité des locaux.

Lors de mon intégration, j’ai eu l’appréhension que peut avoir tout nouvel embauché : celle de rencontrer et de s’adapter à un groupe d’inconnus. Dans les faits, les équipes par lesquelles j’ai été entouré, que ce soit au LABO ou à la DSI, ont toujours été très sympathiques, très humaines et à l’écoute.

Quels conseils donneriez-vous à nos lecteurs en situation de handicap qui cherchent un emploi ?

Je ne sais pas si je peux donner des conseils aux lecteurs, ce que je peux leur dire, c’est de ne pas perdre espoir, qu’avec du courage et de la volonté on peut y arriver : j’en suis la preuve !

Comme tout le monde j’en ai envoyé beaucoup de CV, lettre de motivation, comme tout le monde j’ai été confronté à de nombreux refus. Dans les moments de découragement ou de doute il faut relever la tête et se dire que l’on n’est pas plus bête qu’un autre. Il n’y a donc aucune raison de ne pas y arriver et le handicap ne doit pas en être une !

Arriver au bout d’un objectif que l’on s’est fixé, il n’y a rien de mieux pour retrouver de la confiance en soi. Alors évidemment, il faut se fixer des objectifs réalistes, il faut y aller petit à petit et avoir conscience de ses limites. Mon handicap m’a permis de développer une réelle force de caractère que beaucoup n’ont pas et aimeraient avoir. Il ne tient qu’à chacun d’en faire bon usage !

Que pensez-vous de ce parcours professionnel ? N’hésitez-pas à nous le dire !

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