Nous laissons la place à Kevin Bardon, d’En Route pour Rio, qui a rencontré Thomas Lesimple, jeune athlète en situation de handicap. Découvrez le portrait d’un talent qui monte !

En Route pour Rio est allé à la rencontre de Thomas Lesimple, un jeune sprinter Français de 20 ans qui concourt en sport adapté. Nous retrouvons un sportif au gabarit hors normes, des cuisses à rendre jaloux les Jamaïcains, et une musculature du haut du corps impressionnante !

Bonjour Thomas, et merci de nous accorder cette interview, pour commencer peux-tu te présenter en quelques mots à nos lecteurs ?

Je m’appelle Thomas Lesimple j’ai 20 ans, ma maladie est la schizophrénie.

J’ai commencé à l’âge de 9/10 ans l’athlétisme en FFA (ndlr : Fédération Française d’Athletisme), je n’étais pas mauvais on va dire (rires). En 2009, j’ai couru un 50 m Haies à la Compétition Départementale de Vernon mais malheureusement je me suis blessé au genou droit.

En 2010,  j’ai évolué sur une plus longue distance : celle du 100 m. Ma toute première compétition s’est encore déroulée à Vernon dans l’Eure. J’ai remporté la demi-finale sans problème pour terminer vice-champion départemental du 100 m en 12’68, derrière le sprinter Junior Mickael Zézé .

En 2011 j’ai quitté mon collège pour rentrer dans un établissement IM Pros la Ronce où je deviens l’athlète le plus médaillé. L’année suivante, je participais à une course sur 60 m à Val de Reuil en Sport Adapté. J’y ai rencontré le triple champion d’Europe FFA Christophe Lemaître,avec qui je suis devenu ami.

Cette année là, j’ai participé avec mon groupe As Ronce Athlétisme aux Championnats de France d’athlétisme de Sport Adapté à Saint Renan en Bretagne. Je suis devenu triple champion de France sur 100 m en 12″28, en saut en longueur avec 4 m 77 et en relais 4×100 m en 52″71. J’ai été repéré par Marc Truffaut et Frédéric Drieu du Pôle France FFSA (ndlr : Fédération Française de Sport Adapté) Athlétisme.

En 2013 j’ai participé à un second meeting international d’athlétisme de Sport Adapté avec l’équipe de France d’athlétisme FFSA sur 60 m. A mes cotés il y avait le Double champion d’Europe du 200 m FFSA : Rodrigue Massianga. Étaient également présents : Abdoulaye Coulibalye, Champion d’Europe du 4×200 m et Daniel Royer Finaliste des Jeux Paralympiques de Londres 2012 en saut en Longueur.

Après une pause en 2014 à cause d’un problème de comportement lié au traitement, j’ai fait les qualifications d’athlétisme de Sport Adapté pour les Championnats de France d’athlétisme FFSA. Ceux-ci se dérouleront à Caen, du 10 au 12 Juillet 2015.

En 2013 tu deviens champions de France Junior sur 100m, quel souvenir gardes-tu de cette première grande victoire ?

J’en garde un très bon souvenir, j’ai confirmé mon chrono sur 100 m – 11’81 en Finale -, c’est-à-dire le Minima B du Pôle France.

Ce qui m’intéresse ce ne sont pas les places mais les chronos et la médaille, qu’elle soit d’or, d’argent ou de bronze .

Tu es également champion de France Junior de saut en longueur, quelle est ta discipline favorite ?

Le 60 m n’est pas vraiment ma spécialité, mais bon je commence à m’y habituer. Je n’aime pas trop cette distance car le temps me manque pour agrandir ma foulée.

Le 100 m, c’est plus mon truc. C’est là où j’arrive à agrandir ma foulée : la distance me permet de faire des départs explosifs et un bon finish !

Le 200 m ? j’adore ! Pas en extérieur mais en salle, même si je n’en ai pas encore fait en compétition. J’ai beaucoup de sensations sur cette longueur et dans le virage en dernière ligne droite je peux agrandir ma foulée !

Le Saut en Longueur, c’est l’épreuve que j’aime le plus. Quand j’étais à l’IM pro j’ai fait presque 6m : j’aurai été le deuxième Français à parcourir cette distance après Daniel Royer !

Peux tu nous parler de ta préparation, de tes entraînements, combien de fois par semaine t’entraînes-tu ?

Je la gère assez difficilement : la veille d’une compétition je stresse ! J’ai du mal à dormir le soir et je ne mange pratiquement pas le matin.

Les entraînements se déroulent 1 fois par semaine. Nous travaillons en groupe. Cet hiver on s’entraînait beaucoup sur l’aspect technique et l’aérobie. En ce moment, nous travaillons la vitesse et la longueur et nous préparons les Championnats France FFSA .

Comment fais-tu pour concilier ta vie sportive et ta vie professionnelle avec ta formation en espaces verts ?

C’est difficile de faire la part des choses. J’ai du mal à jongler entre ces deux activités. A l’espace vert je dois me lever pour aller travailler et le soir aller à l’entraînement. C’est dur.

Ton coach parle de courir d’abord pour le plaisir puis pour les trophées qu’en penses-tu ?

Oui courir pour le plaisir est largement plus important pour moi, les médias viennent ensuite. D’abord c’est le plaisir de courir et de courir pour le club ou l’équipe qui me motivent.

Je suis un garçon très très timide face au caméra et aux interviews, certes j’arrive à m’exprimer, mais très difficilement.

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